Trouverais-je l’apaisement de la nuit
Celui du poème qu’on écrit
Avec au coeur le fol amour
L’implacable désir de donner du beau
De livrer du bon aux yeux
De qui s’arrête un instant
Sur cette marge
Que je ne saurais plus en tisser la trame
En renouer les fils incandescents
Brûlant au grand soleil torride
Je ne saurais plus tisser la trame
Quelque chose s’est brisé
Qui m’éloigna du fil poétique
Quelque chose de si brûlant
Que la vie a basculé de ce côté là
Celui sordide où plus rien n’est
Possible sinon l’attente
J’y reviens quand même
Sais-tu
J’y reviens
Et tant pis pour la vie
Si elle n’est pas à la hauteur
Tant pis pour la compagnie
Si elle se tait
Si elle ne voit plus
Ne regarde plus
N’entend plus
C’est tout un effort que de renouer les fils
Dans les cris affolés des moineaux
Perchés sur le fil
Devant ma fenêtre
Ils m’appellent
C’est tout un effort avec les bleus à l’âme
D’avoir trop cru
D’avoir trop espéré
D’avoir tenté d’éviter le mur
Et le précipice ouvert
Sous nos pieds aveuglés
Je n’ai plus l’âme aux sirupeuses paroles
Je n’ai plus la fougue de croire en mes mots
Je n’ai plus
Quelque chose s’est brisé
Une lassitude m’envahit
Ma plume devrait comme moi
Apprendre à se taire
Puisque aucun mot
Ne saurait arrêter le bras de la violence
Xavier Lainé
13 juillet 2023
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