lundi 7 octobre 2024

À vue d'oiseau 11

 




D’un coup je vous vois grise mine

Seriez-vous partisans de ce que vous nommez « réchauffement »

Que ça ne m’étonnerais qu’à moitié


Moi j’ai mes plumes qui me protègent

Tant que froid ne prend pas tournure sibérienne

Alors je vole ici et là et vous observe

Je prends des notes dans mon petit cerveau

Pour mieux comprendre si possible comment vous fonctionnez

Je dois avouer qu’au onzième jour de mes observations

Vous me laissez assez désappointé

Je ne m’attendais pas à vous voir si « embarqués »

Comme si vos vies n’étaient plus guidées que par mains extérieures

Comme si vous deviez aller avec empressement ici et là

Sans que ces déplacements revêtent la moindre cohérence


À vous suivre j’ai souvent le vertige

Mes ailes n’en peuvent plus de devoir aller ainsi

D’un point à un autre sans véritable sens

Vous êtes très nombreux à voyager seul dans ce que vous nommez « voiture »

Ces carapaces métalliques me semblent bien moins « humaines » que vos deux jambes

Mais elles semblent vous satisfaire car vous en prenez grand soin


Une fois les lumières éteintes derrière vos persiennes

Je rentre dans mon nid douillet 

Je tente de lisser mes plumes fatiguées

Dans ma tête c’est comme un maelström

Ça tourne et ça chavire sans vraiment comprendre



Xavier Lainé

12 septembre 2024 (1)



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