D’un coup je vous vois grise mine
Seriez-vous partisans de ce que vous nommez « réchauffement »
Que ça ne m’étonnerais qu’à moitié
Moi j’ai mes plumes qui me protègent
Tant que froid ne prend pas tournure sibérienne
Alors je vole ici et là et vous observe
Je prends des notes dans mon petit cerveau
Pour mieux comprendre si possible comment vous fonctionnez
Je dois avouer qu’au onzième jour de mes observations
Vous me laissez assez désappointé
Je ne m’attendais pas à vous voir si « embarqués »
Comme si vos vies n’étaient plus guidées que par mains extérieures
Comme si vous deviez aller avec empressement ici et là
Sans que ces déplacements revêtent la moindre cohérence
À vous suivre j’ai souvent le vertige
Mes ailes n’en peuvent plus de devoir aller ainsi
D’un point à un autre sans véritable sens
Vous êtes très nombreux à voyager seul dans ce que vous nommez « voiture »
Ces carapaces métalliques me semblent bien moins « humaines » que vos deux jambes
Mais elles semblent vous satisfaire car vous en prenez grand soin
Une fois les lumières éteintes derrière vos persiennes
Je rentre dans mon nid douillet
Je tente de lisser mes plumes fatiguées
Dans ma tête c’est comme un maelström
Ça tourne et ça chavire sans vraiment comprendre
Xavier Lainé
12 septembre 2024 (1)
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