mercredi 14 février 2024

Les années passent ! 22

 




Il est terrifiant tumulte

Qui s’élève sans faire de vague vraiment

Car qui 

Quand il a faim

Se soucie du verbe poétique

Serait bien inspiré certes


Il est terrifiant tumulte


*


Il est terrifiant ce tumulte des mots

Dans la bouche de ceux qui se proclament poètes

Qui en font leur propriété et leur gagne petit


Ceux-là gardent jalousement la place

Semblent ignorer que l’uniformité tuerait 

Plus sûrement leur art que diversité dangereuse


Faudrait-il interdire les propos haineux

Ou plutôt faire en sorte que ceux-là

Restent à la place qui est la leur

Combattre toute forme de pouvoir

Qui ouvre la porte au pire

Afin de réserver le meilleur 

Au commun désorienté

Je ne sais


Ce que je sais c’est toute la difficulté

À se reconnaître poète

Quand on écrit


Quand on écrit

On écrit

Qu’importe l’agencement des mots

C’est le message qu’ils colportent

Qui prend de l’importance


Je m’interroge

Où étaient les doctes autrefois

Lorsqu’un président usait de l’affront national

Comme repoussoir 


C’est le feu qui nous brûle aujourd’hui


Nous avions prévenu qu’il ne fallait pas

Jouer avec les allumettes

Que l’incendie nous gagnerait

Qu’il serait bien délicat de l’éteindre

Une fois misère et désillusion semées

Au coeur même de qui encore luttait


Qu’une voix sordide puisse être interdite

Nous courrons le risque évident

De voir les corrupteurs crier


C’est ce que nous voyons

Puisqu’eux aussi ont acquis

Le pouvoir médiatique univoque



Xavier Lainé

22 janvier 2024


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