Il est terrifiant tumulte
Qui s’élève sans faire de vague vraiment
Car qui
Quand il a faim
Se soucie du verbe poétique
Serait bien inspiré certes
Il est terrifiant tumulte
*
Il est terrifiant ce tumulte des mots
Dans la bouche de ceux qui se proclament poètes
Qui en font leur propriété et leur gagne petit
Ceux-là gardent jalousement la place
Semblent ignorer que l’uniformité tuerait
Plus sûrement leur art que diversité dangereuse
Faudrait-il interdire les propos haineux
Ou plutôt faire en sorte que ceux-là
Restent à la place qui est la leur
Combattre toute forme de pouvoir
Qui ouvre la porte au pire
Afin de réserver le meilleur
Au commun désorienté
Je ne sais
Ce que je sais c’est toute la difficulté
À se reconnaître poète
Quand on écrit
Quand on écrit
On écrit
Qu’importe l’agencement des mots
C’est le message qu’ils colportent
Qui prend de l’importance
Je m’interroge
Où étaient les doctes autrefois
Lorsqu’un président usait de l’affront national
Comme repoussoir
C’est le feu qui nous brûle aujourd’hui
Nous avions prévenu qu’il ne fallait pas
Jouer avec les allumettes
Que l’incendie nous gagnerait
Qu’il serait bien délicat de l’éteindre
Une fois misère et désillusion semées
Au coeur même de qui encore luttait
Qu’une voix sordide puisse être interdite
Nous courrons le risque évident
De voir les corrupteurs crier
C’est ce que nous voyons
Puisqu’eux aussi ont acquis
Le pouvoir médiatique univoque
Xavier Lainé
22 janvier 2024
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