jeudi 14 juillet 2022

Sur un fil 30

 




C’est encore la mémoire qui travaille au coeur des insomnies.

Elle ne te laisse jamais en paix.

Comme si elle voulait que chaque jour te soit enfer de fatigue.

Les yeux ouverts dans le noir tu la regardes reconstruire ton passé,

Elle joue au grand puzzle qu’est ton existence morcelée.


Des visages passent, mêlant l’ancien et le nouveau.

Des spectres aiguillonnent ton cerveau comme autant d’étoiles dans le noir.

Qu’ont-ils à te dire sur tes oublis, tes manques ?

Ils passent, te tirent par les cheveux, ou par le bout du coeur.

Une bouffée de sanglots parfois jaillit de ces profondeurs.

Un abîme s’ouvre qui te laisse haletant à l’orée du jour.


Le jour devra faire avec les questions sans réponse.

Le jour égrènera ses heures et tu ne pourras rien dire de tes visites oniriques.

Les spectres du passé marcheront à tes côtés.

Ils chuchoteront à tes oreilles un hymne continu à tes actes.

Qu’ai-je fait de juste ou d’injuste, et quel jugement m’attend à la sortie ?

C’est complexe, une vie, ça ne va pas en ligne droite.

Ça suit courbes et détours.

Ça revient sur ses pas puis ça s’éloigne sans appel.


Dans la chaleur obsédante qui te laisse trempé au beau milieu de tes rêves,

Tu contemples les ombres et les lumières de ce qui fut.

De ce qui ne sera jamais plus mais demeure, en soubresaut de cette mémoire, comme un poignard au vif de ton existence.

Et si j’avais agis ainsi, ou autrement, de quoi aurait été tissée ma vie ?

Tu sais pourtant le temps irréparable.

Il s’en mêle, lui aussi, pour te laisser épuisé sur le seuil d’une autre histoire.

Il t’emmêle dans l’écheveau des souvenirs.


Xavier Lainé


30 juin 2022


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