« L’un parlait, mais on ne l’avait pas entendu, un autre écrivait, mais personne ne comprenait ce qu’il avait écrit, il y en avait eu un qui chantait, lui non plus, on ne l’avait pas entendu. » Ludmila Oulitskaïa, Le corps de l’âme, éditions Gallimard Du monde entier, 2022
C’est toujours un peu ce sentiment, devant le désert.
Un qui parle
Mais que dit-il
Peut-être parle-t-il à lèvres muettes
Je les vois ses lèvres
Elles disent quelque chose
Quelque chose d’inaudible
C’est toujours une peur ce sentiment, devant le désert.
Un autre qui écrit
Qui noircit des milliers de pages
De ces sigles symboliques
Que forment lettres puis mots
Je les vois qui s’alignent sur la page
Mes yeux suivent le chemin qu’ils tracent
Qui saurait comprendre la langue de l’écriture
Qui soit curieux d’en percer les mystères
Qui sache lire entre les mots et les lignes
C’est toujours un peu ce sentiment, devant le désert.
Un qui chante à l’abri des mots et des pages sans être entendu
Xavier Lainé
4 juillet 2022 (2)
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