samedi 9 juillet 2022

Sur un fil 24

 




Tant de temps devant les écrans à attendre que quelque chose vienne.

D’écran en écran, tant de jeux, tant de fictions, de « séries » sur lesquelles « zapper » en attendant que quelque chose change.

C’est toujours source de désillusions, cette attente.

Car rien ne change que nous n’ayons murement désiré, construit avec patience.


« Un autre monde est possible »

Ça peut toujours s’afficher partout sur les murs.

Mais qu’en est-il de ma volonté d’en être le ferment ?

Suis-je, l’oeil perdu devant mon écran téléphonique, à jouer sur des « applications » qui me lavent l’esprit, encore capable de m’inventer le monde ?

Ou seulement de m’y « adapter » sans rien remettre en cause des misères dont il est la source.


« Je ne pleure plus »

« Je ne rêve plus »

Me dites-vous percluse de ces douleurs que survie vous impose.


Qu’importent mes mains ou mes conseils face à ce rouleau compresseur d’illusions semées à longueur d’applications ?

Alors parfois, revenant de mes illusions encore à réveiller un tant soit peu les consciences, je m’en remets aux mots.

Pauvres mots dont certains désormais sont aussi dépossédés.

Orwell en avait eu la vision.

Mes mots ne peuvent qu’être encore maigre rempart à condition d’être lus.


Quand bien même ils ne le seraient pas, ils se porteront témoins d’un temps qui ne laisse respirer que les plus aisés.

Les autres, les plus pauvres, n’auront rien d’autre à sauver que leur peau.


Xavier Lainé


24 juin 2022


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