vendredi 29 juillet 2022

Comme le lierre 15

 




Tu t’accroches

Lierre foisonnant sur les murs de pierres sèches

Tu t’insinues dans chaque fissure

Tu t’ancres au sol infécond des terres les plus arides


Tu combles les lacunes

Tu fais disparaître les détails et les plaies du passé.

Qu’importe que le mur sous ton poids s’écroule

Tu te relèves de l’écroulement du monde

Tu y survis


*


Mes pensées errent

Elles ne trouvent point de port d’attache

Alors je les dépose en vrac

Au bord de ces précipices ouverts sous nos pieds


Je viens d’un monde béant

D’un monde écartelé

N’ouvrant même plus la bouche

Pour exprimer les souffrances endurées


« Même plus de larmes pour pleurer »

Disiez-vous

Même plus de larmes

Une fois les douleurs infligées enkystées


Je ne suis que voyageur indiscret

Mes mains explorent l’intimité de ce monde

Où il est si simple de se noyer moins de survivre


Xavier Lainé


15 juillet 2022 (1)


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