« Dans le gros fromage violâtre
de la tyrannie apparaît
un autre ver : le favori.
C’est le froussard embauché pour
faire l’éloge des mains sales.
Il est rhéteur ou journaliste.
Il s’éveille un jour au Palais
et mâchonne avec enthousiasme
les déjections du souverain,
il élucubre longuement
sur ses grimaces, troublant l’eau
afin de pêcher ses poissons
dans la lagune purulente. »
Pablo Neruda, Chant général, NRF Gallimard, 1977
Pardonnez-moi de revenir chaque année
À ce jour funeste où ma prime jeunesse
Vit pour la première fois ses rêves de liberté
Brisés dans les stades du Chili
C’était un jour d’infortune, un puits où je tombais
Avec les illusions de la victoire ; nous n’avons cessé depuis de tomber
Les Pinochet de la modernité avancent masqués
Ne disent pas qui ils sont
Vous promettent monts et merveilles
Puis vous laissent crever de faim et de soif
Hors des stades et sans brûler la Moneda
Mais ce sont les mêmes et leurs complices
Qui saignent le monde depuis ce 11 septembre 1973
Les mêmes qui ont sang de poètes et de rêveurs
Sur leurs mains d'abondantes fortunes
Xavier Lainé
11 septembre 2022
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