jeudi 22 septembre 2022

Je vous écris de très loin 7

 




« J’ai grandi dans une société basée sur des valeurs à la fois idéalistes et corrompues. Une prison oppressante et une invitation à croire en le meilleur dans l’homme. » Saskia Hellmund, La fille qui venait d’un pays disparu, La chute du Mur vue de l’Est, éditions Les Points sur les i


Mais peut-être au fond avons-nous été trop bercé dans cette illusion :

Il serait possible de changer le monde puisque, à l’Est des pays l’ont fait.

Consciemment ou pas, nous avons dû intégrer la réalité d’un monde divisé en deux camps irréconciliables, toujours irréconciliés.


De ce côté Ouest, la division était en nous-mêmes :

La soif de justice sociale et d’une vie plus humaine toujours ;

Une réalité bien différente où nous sommes réduits à être les soldats du système.

Pas les soldats classiques, mais les salariés/esclaves d’un monde où le salaire n’est pas reconnaissance de compétences ni de savoir-faire, mais le moyen, un fois quitté la chaine de production, d’aller consommer.

Consommer jusqu’au vertige, jusqu’à ne plus rien voir des oppressions précisément fardées.

Pas grossièrement, précisément.

Pour que nul ne s’imagine pouvoir en sortir, puisque le contraste était flagrant.


Du côté Est, la division était aussi en dedans, mais nul ne pouvait en exprimer le soupçon.

Or, nulle frontière ne pouvait empêcher la diffusion des images.

Ce que l’Est voyait, c’était un Ouest qui se présentait sous le fard aguichant d’une liberté de consommer sans limites.

Alors la souffrance se mettait à ronger ceux qui allaient au travail, qui ne connaissaient rien du chômage, qui bénéficiaient de facilités sociales inconcevables en face. Mais ce qui se voyait, c’était le maquillage.

Mauvais maquillage même acheté à prix d’or : il ne dissimule que ce que nous ne voulons pas voir.


Xavier Lainé


7 septembre 2022


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire