lundi 15 août 2022

Comme le lierre 32

 




« La vie est un fait social. Elle existe sous forme de communautés et de collectivités. » James Lovelock, Les âges de Gaïa, éditions Robert Laffont, 1990


J’écris du trente deuxième jour d’un mois qui n’en fait que trente et un.

C’est juste un moyen de suspendre le passage du temps.

De ramper comme lierre au long des sentiers buissonniers.

De rompre avec l’obscurité du monde.


J’écris d’un temps suspendu, voiture abandonnée en plein champ.

Puis arpenter la colline sans trop savoir sinon de vagues souvenirs.

Depuis quand mes pas avaient oublié ce chemin ?

Il était temps de venir y puiser l’inspiration d’une trente deuxième page.


À écrire on plonge, on s’éloigne, seul le bruit du monde arrive.

Il suffit d’un petit signe d’amitié, d’une invitation à me mettre en route.

Puis d’arriver, au bout de ce chemin en la clairière des amitiés.

C’est si simple, ce moment, cet endroit comme surgi de nulle part.


Et puis tant de monde venant de partout entre les buissons.

On se connaît, on se reconnaît, comme si le fil n’était jamais rompu.

Le crépuscule descend sur les attentes, posé sur les ultimes mises au point.

On partage un verre de vin, dans un clin d’oeil d’amitié.


Puis suivant les mouvements et les coups d’archet, la nuit se dépose.

Un léger soupir de vent frais emporte notes et rêves.

Mes yeux se lèvent vers un ciel étoilé.

Trois oiseaux bariolés y prennent leur envol.


Le temps ralenti, le mois peut s’étirer jusqu’à son trente deuxième jour.

La vie ici reprend ses droits, dans une belle étreinte de tendre complicité.

Trois oiseaux bariolés dansent sur des musiques improbables.


Xavier Lainé


31 juillet 2022


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