J’étais bien parti pour vous en lire, de la poésie.
Mais j’ai préféré me taire.
C’est ainsi : comment mesurer si le poème est bienvenu ?
*
« Green concept »
Pour servir de paillasson à l’esprit mercantile
Je vis en ville
Ville qui repeint en vert l’inacceptable
Ville qui fait semblant
Tandis que le niveau d’eau baisse
Aux pieds du « Green concept »
En fait il s’agit d’un faux gazon en plastique vendu pour être vert été comme hiver, posé sur terre morte.
Ma ville se porte mal d’être aussi mal dirigée depuis tant d’années.
On y entretien les copinages à grands frais.
La population désemparée se terre dans ses logements de « standing », non conçus pour les vagues de chaleur ou de froid.
Mais on y tapisse la terre morte, au bord du lac vendu aux appétits privés, d’un « green concept » qui dit bien ce qu’il est : juste l’allure du vert, mais en dessous l’effondrement.
Vous pourrez toujours maquiller le forfait.
Il restera un crime, celui de votre participation à l’extinction de l’humanité, prise au piège de sa prétendue « sapiens ».
« Ma ville est morte, ma ville va pas bien », chantait Maxime, mais c’était au siècle dernier, celui où on pouvait encore afficher une certaine insouciance.
Celle-ci n’est plus de mise désormais : le feu couve sous les futaies, et derrière les saboteurs aux commandes, il ne restera rien.
Xavier Lainé
16-17 juillet 2022
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