mardi 16 novembre 2021

Effeuiller les jours (Ou la vie sous contrainte) Préambule

 





« Si la culture ça consiste à aller au théâtre et à regarder des gens qui font des choses parfaitement ennuyeuses, moi, non, ce n’est pas mon affaire. Je pense que la façon de s’impliquer dans une culture en tant qu’acteur, créateur me paraît une dimension essentielle de la culture et si on perd ça on perd beaucoup.

Cette mise en relation de soi-même en tant que sa potentialité de création, d’invention, d’expression, c’est ça qu’on cherche.

Je refuse cette société du spectacle qui nous est imposée. »

Bernard Lortat-Jacob, anthropomusicologue, interview France-Musique, 7 septembre 2014


« Si l’on tient pour vraisemblable que l’idéologie sort généralement de masque à l’intérêt personnel, on a quelque raison de présumer que les intellectuels, en interprétant l’histoire et en formulant des conceptions politiques, tendent à adopter des positions élitistes, à condamner les mouvements populaires  et la participation  du peuple à la prise de décisions, en insistant a contrario sur la nécessité de s’en remettre à ceux qui possèdent le savoir et la connaissance requis — du moins  à ce qu’ils prétendent — pour gérer la société et maîtriser le changement social. »

Noam Chomsky, Raison & liberté, éditions Agone


« S’informer, (se) former, (se) transformer, voilà ce que l’épistémologie de la démocratie enseigne à la politique. Et c’est ce qu’il y a, derrière le grand continuum du soin : l’attention aux idées, à la connaissance et l’attention aux êtres et au monde.

Se mettre au service des humanités et de la santé, ce n’est pas s’inscrire contre la technique. Au contraire, c’est lui donner sa seule orientation viable, sa finalité. Les humanités sont technophiles par essence ; elles demeurent un grand plaidoyer pour la science, les machines, au sens même où celles-ci ont pour finalité d’émanciper l’homme et de l’aider à poursuivre sa sortie de l’état de minorité. »

Cynthia Fleury, Le soin est un humanisme, éditions Gallimard


« Le moindre mouvement vers la complexité, une chanson, un poème, le tressaillement d’un peuple, exalte infiniment le tout et fait liaison avec le plus petit détail. La conscience s’élargit. L’imaginaire s’étend. Alors cette conscience du Tout-Monde demande à être déclarée, ou reconnue, en termes de politiques et de poétiques. »

Edouard Glissant & Patrick Chamoiseau, L’intraitable beauté du monde, in Manifestes, éditions La Découverte


Être intellectuel, artiste, écrivain, mais peut-être plus fondamentalement prendre au sérieux son métier, son destin d’« homme », cela signifie s’obliger à l’engagement, voire à la lutte, à la prise de parti. Car la neutralité est un choix : celui de la complicité passive.

Frédéric Gros, Désobéir, éditions Albin Michel


2 commentaires:

  1. D'accord pour cette analyse faite de vues multiples comme la culture d'ailleurs. Ne voudrais-tu pas qu'on organise un débat (le terme est trop officiel et presque prétentieux), disons une rencontre au temps où l'interdit se fait de plus en plus pesant ? L'interdiction à entrer dans des lieux de culture n'est-elle pas prémices à d'autres à venir ?

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    1. Je ne sais qui vous êtes, ni où. Débattre oui. Je suis toujours prêt. En particulier le samedi à 14h sur l'agora du centre ville.

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