vendredi 3 septembre 2021

Plier mais ne pas rompre 3

 



Edward Munch - Le cri



Sous les plaies du quotidien, 

Sous les lustres artificiels de nos urbanités, 

Sous le vernis d’un monde pris en son propre vertige,

Tant de portes désormais qui se ferment.

Dont la mienne.


Mais elle ne fera que semblant.

Ce sera juste un souffle à reconquérir.

Mes mains s’ennuieraient trop à ne plus déceler vos traces de vies.


Vous me voyez ?

La nuit me laisse à ces vagues.

Elles s’écrasent sur le rivage de ma mémoire.

Parfois, je discerne un savoir illusoire, 

Puis m’écroule devant mon ignorance.


Je ne sais rien de ce monde.

Je ne sais rien de ses illusions, de ses dominations stériles.

Je sens.


Je sens ce vivant qui palpite, qui s’agite.

C’est peut-être ça, notre tort :

Nous sentons le vivant qui palpite, 

Nous posons cataplasmes sur cette palpitation.

Le moindre soupir devient suspect.

Aurions-nous encore le droit d’être vivant parmi les vivants ?


Vous me demandez de me plier à des règles qui corsètent, 

Le moindre frémissement d’espérance devient équivoque à vos yeux.

Vous avez peur de ces riens où vous nous rangez.

Vous avez peur de la vie improbable dans cette marge infime.


Xavier Lainé


4 septembre 2021


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