Pour répondre au silence il n’est que le silence
S’ils ne veulent rien retirer de leur certitudes
Le mieux et de nous retirer de leur immonde
Bien sûr la colère et la révolte
En point d’orgue d’un schisme mondial
Entre ceux qui ne sont rien
Ceux qui s’estiment gratin
Qui ne sont que lie de toute humanité
Pour répondre au silence il n’est que silence
Pour répondre au mépris sage retrait
Car ils ne sont rien
Ceux qui s’imaginent tout
(31 mars 2023 — 1 — 4h17)
*
La nuit persiste
Ce serait heure douce
À couler en tendre retraite
Pour y réinventer le monde
La nuit insiste
Les rêves se sont envolés
Par la porte ouverte
Sur un printemps ardent
Bien trop ardent
Il faut être au chevet des êtres
Pour mieux mesurer la lente érosion
Sous les vents contraires
D’un monde qui ne cesse d’agoniser
D’un monde qui ne cesse d’agonir
Toute trace de vie
Toute envie d’humanité
La nuit envahit tout
Sous les fumées lacrymogènes
Sous les grenades
La pluie des matraques
Il ne reste que la nuit
Ou le retrait
Pour trouver respiration
(31 mars 2023 — 2 — 6h09)
*
Avant les mauvaises blagues
Ou après
C’est selon
Car il semble désormais
Que chaque jour est le premier
Que jamais ça ne s’arrête
Avant les mauvaises blagues donc
Observer le jour qui se lève
La rumeur de la rue qui monte
La vie qui s’écoule
Indifférente à tout
(31 mars 2023 — 3 — 7h43)
*
Au seuil du printemps
Nous voici
Nous sommes en train de nous noyer
Nous savons qui nous enfonce
Quelqu’un nous tend une perche
Mais nous appelons au secours
Celle qui reste sur la rive et contemple la scène
Sans faire un geste
Refusant de saisir la seconde
Nous surnageons jusqu’au bord
Car l’individu en survie
Déploie une force colossale
Nous voici sur la grève
Nous rentrons au bercail
Le premier
Qui nous tirait vers le fond
Se frotte les mains
De nous voir sains et saufs
Mais
Tout comptes faits
Nous remercions celle
Qui n’ayant rien fait savait
Les bénéfices qu’elle pourrait en tirer
Toute ressemblance avec des personnes ou des faits
N’est que pure coïncidence
Le printemps avance
Le roi est nu
Mais s’accroche à son trône
(31 mars 2023 — 4 — 8h35)
*
Que reste-t-il à la vie
Sinon aimer
Pour le simple bonheur d’aimer
D’avoir les pensées qui vagabondent
Rejoignent avec une infinie tendresse
Le coeur de l’autre
Rompre avec l’inquiétude du silence
Que reste-t-il à la vie
Sinon ces rares instants
Suspendus à la tendresse
L’attente coeur battant
De ces moments de débordement
Entre des bras amis
Que reste-t-il à la vie
Que ne connaissent pas
Les cyniques et les corrompus
Les assoiffés de domination
Dites-moi
Que nous reste-t-il
Qu’ils ne puissent nous contester
Sinon d’aimer
Dans le silence d’une attente
(31 mars 2023 — 5 — 15h59)
*
Car au fond
De quoi avons nous besoin
Sinon d’amour et de temps pour le vivre
C’est ce qu’ils ne peuvent pas comprendre
Les acharnés du profit
Il leur faut peuple réduit en esclavage
Et se réserver la part belle d’une vie
Gagnée sur les échines fourbues
Le sort des esclaves enchaînés
Il semble bien que ceux-là même
Commencent à en secouer le joug
À y voir clair dans les manipulations
Qui les réduisent toujours plus
À n’être que l’ombre d’eux-mêmes
Alors
Le joug secoué
C’est de vivre et d’aimer
Dont la soif est immense
(31 mars 2023 — 6 — 17h04)
Xavier Lainé
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