mercredi 19 avril 2023

Une ode au retrait 30

 




Pour répondre au silence il n’est que le silence

S’ils ne veulent rien retirer de leur certitudes

Le mieux et de nous retirer de leur immonde


Bien sûr la colère et la révolte

En point d’orgue d’un schisme mondial

Entre ceux qui ne sont rien 

Ceux qui s’estiment gratin

Qui ne sont que lie de toute humanité


Pour répondre au silence il n’est que silence

Pour répondre au mépris sage retrait

Car ils ne sont rien 

Ceux qui s’imaginent tout


(31 mars 2023 — 1 — 4h17)


*


La nuit persiste

Ce serait heure douce

À couler en tendre retraite

Pour y réinventer le monde


La nuit insiste

Les rêves se sont envolés

Par la porte ouverte 

Sur un printemps ardent

Bien trop ardent


Il faut être au chevet des êtres

Pour mieux mesurer la lente érosion

Sous les vents contraires

D’un monde qui ne cesse d’agoniser

D’un monde qui ne cesse d’agonir

Toute trace de vie

Toute envie d’humanité


La nuit envahit tout

Sous les fumées lacrymogènes

Sous les grenades 

La pluie des matraques

Il ne reste que la nuit

Ou le retrait 

Pour trouver respiration


(31 mars 2023 — 2 — 6h09)


*


Avant les mauvaises blagues

Ou après

C’est selon

Car il semble désormais

Que chaque jour est le premier

Que jamais ça ne s’arrête


Avant les mauvaises blagues donc

Observer le jour qui se lève

La rumeur de la rue qui monte

La vie qui s’écoule

Indifférente à tout


(31 mars 2023 — 3 — 7h43)


*


Au seuil du printemps

Nous voici

Nous sommes en train de nous noyer

Nous savons qui nous enfonce

Quelqu’un nous tend une perche 

Mais nous appelons au secours

Celle qui reste sur la rive et contemple la scène

Sans faire un geste

Refusant de saisir la seconde

Nous surnageons jusqu’au bord

Car l’individu en survie 

Déploie une force colossale


Nous voici sur la grève

Nous rentrons au bercail

Le premier

Qui nous tirait vers le fond

Se frotte les mains

De nous voir sains et saufs

Mais

Tout comptes faits

Nous remercions celle

Qui n’ayant rien fait savait

Les bénéfices qu’elle pourrait en tirer


Toute ressemblance avec des personnes ou des faits

N’est que pure coïncidence

Le printemps avance

Le roi est nu

Mais s’accroche à son trône


(31 mars 2023 — 4 — 8h35)


*


Que reste-t-il à la vie

Sinon aimer

Pour le simple bonheur d’aimer

D’avoir les pensées qui vagabondent

Rejoignent avec une infinie tendresse

Le coeur de l’autre

Rompre avec l’inquiétude du silence


Que reste-t-il à la vie

Sinon ces rares instants 

Suspendus à la tendresse

L’attente coeur battant

De ces moments de débordement

Entre des bras amis


Que reste-t-il à la vie

Que ne connaissent pas

Les cyniques et les corrompus

Les assoiffés de domination


Dites-moi

Que nous reste-t-il

Qu’ils ne puissent nous contester

Sinon d’aimer

Dans le silence d’une attente


(31 mars 2023 — 5 — 15h59)


*


Car au fond

De quoi avons nous besoin

Sinon d’amour et de temps pour le vivre


C’est ce qu’ils ne peuvent pas comprendre

Les acharnés du profit

Il leur faut peuple réduit en esclavage

Et se réserver la part belle d’une vie

Gagnée sur les échines fourbues


Le sort des esclaves enchaînés

Il semble bien que ceux-là même

Commencent à en secouer le joug

À y voir clair dans les manipulations

Qui les réduisent toujours plus

À n’être que l’ombre d’eux-mêmes


Alors

Le joug secoué

C’est de vivre et d’aimer

Dont la soif est immense


(31 mars 2023 — 6 — 17h04)


Xavier Lainé


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