samedi 15 avril 2023

Une ode au retrait 26

 




« Permettre au poison de la domination — et à une sensibilité dominatrice — de persister, c’est ignorer les racines les plus profondes de nos problèmes écologiques et sociaux, qui sont aussi anciennes que notre civilisation elle-même⁠1. »



L’humain en sa pire engeance

Ne voit rien de la beauté du monde

Ni de celle des êtres

L’humain en sa pire engeance

Cherche à tirer profit de tout

Sans souci des destructions 

Sans souci des souffrances

Sans souci 


L’humain en sa pire engeance

N’entend ni ne voit rien

Il va de son pas sénatorial

Bardé de ses certitudes

Sur de son fait et de son pouvoir

Satisfait de sa richesse

Bâtie sur un mensonge


(26 mars 2023 — 1 — 9h52)


*


Poétiquement au moins

Poétiquement tirer les leçons

Observer du retrait

Le mouvement 

Gens qui se croisent

Qui se rencontrent

S’embrassent ou pas

Parfois s’embrasent

Dans un tendre élan


Poétiquement au moins

Ne rien dominer

Éradiquer les contraintes

Laisser les rêves

Dériver au fil des mots

Construire un monde

Si différent de celui-ci


(26 mars 2023 — 2 — 16h40)


*


Finir le jour en une poétique du retrait

Observer le monde qui ne nous appartient pas

Les humains dépossédés de tout pouvoir

S’agiter en tous sens dans une quête 

Informulable et informulée


Suivre la ligne de fracture

Qui va du monde au citoyen

Protégée par les barbelés

De l’incompréhension


(26 mars 2023 — 3 — 21h31)


Xavier Lainé



1 Murray Bookchin, La révolution à venir, éditions Agone, 2022

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