Un instant j’avais rêvé
De me glisser entre des draps blancs d’espérance
Contre un corps nu chargé à la dynamite du désir
Puis je me serais endormi apaisé
Peut-être
Peut-être apaisé
Je ne sais pas
Car dehors ça chauffait
Les foules envahissaient les rues
C’est ainsi
On conduit la meute au désespoir
Un jour la violence d’Etat se transforme
Un monde s’écroule dans les flammes
C’était si prévisible
Qu’impossible de rester entre les draps blancs
Impossible de rêver à une autre espérance
Que celle qu’on se forge dans un monde
Où tout ce qu’on pourrait rêver ne cesse de se dissoudre
De se dissoudre dans l’acide d’une volonté obscure
Vanité des rêves d’amour
Vanité des mots jetés au matin d’une aube grise
Mots qui se feraient pavés enflammés
Boules de poésie flambant dans le petit jour fade
Un instant j’avais rêvé
De me glisser entre des draps blancs d’espérance
Un corps froid et nu me conduisait au cauchemar
Celui vécu déjà qui nous maintint enfermé
Contre toute vraisemblance
Avec des crépuscules d’applaudissements stupides
J’en rêve depuis
De m’endormir entre des draps blancs
Contre un corps nu mais réchauffé par l’espérance
Nous partagerions des rêves d’autre monde
D’outre ce monde
L’ogre montre son vrai visage
Qui d’une main de fer refroidit l’espoir
Attise la flamme des colères
Interdit le baiser et la poignée de main
L’ogre montre son vrai visage
Celui qui détruit en nous-mêmes notre humanité
Celui qui nous sépare et nous classe
Entre races et classes
Entre sexes et genres
Celui qui devant son écran de suffisance
Veut nous contrôler et nous dire
Contre toute vraisemblance
Ce qui serait bon pour nous
Ce qui serait bon pour nous
Nous glisser dans les draps blancs d’une espérance
Une chaude espérance qui nous accueillerait en sa nue beauté
Ouvrant nos rêves et nous accordant le repos
Pour que dès à présent nous ayons force et courage de reconstruire
Ce que l’ogre en sa profonde absurdité aura détruit
Reprendre le fil de notre humaine condition
Un moment rompu dans la froide sécheresse
D’un monde non désiré
(17 mars 2023 — 1 — 6h54)
Xavier Lainé
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