mardi 18 avril 2023

Une ode au retrait 29

 




Parfois 

Pour ne pas se laisser emprisonner

Dans les réactions à chaud

Il vaut mieux

En ce qui concerne

Les prétendus « humains »

Se cantonner à la fatalité

Ça vous évite la colère

Ou la rancoeur

Ou les cruelles déceptions


Que cette fatalité soit

N’est pas du au hasard

Les prétendus « humains »

Ont ceci de particulier

Qu’ils forgent eux-mêmes leur sort

Que pour leur confort

Ils invoquent les divinités

Ne change pas grand chose 

À justement oublier leur devoir

De se parfaire en humanité

Ils se révèlent au bout du compte

De la pire des espèces


Il faut parfois 

Avoir vécu toute une vie

Pour apprendre à ne plus rien attendre

Se contenter d’observer

En quels errements vont

Les obsédés d’eux-mêmes

Au point d’en oublier

Que si l’humanité est encore présente

Ce n’est pas un fait individuel

Mais bien une oeuvre collective

À défaut 

Elle aurait déjà disparue

Portée en pertes et profits

D’une planète 

Qui ne s’en trouverait que mieux


(30 mars 2023 — 1 — 15h31)


*


La rhétorique du fascisme revêt des visages divers

Elle peut parfois se muer en langage sirupeux

Poser sur son visage implacable

Le masque doucereux de la démocratie

Mais sous contrainte et dans « l’ordre »

C’est un discours qui tend à ne rien dire

Qui noie les idées dans un magma de non sens


La rhétorique du fascisme fait son nid

Dans la certitude d’un homme de pouvoir

De détenir à lui seul la vérité absolue

Traitant de « factieux » ou de « terroriste »

Toute idée contraire à son raisonnement abscons


La rhétorique du fascisme s’insinue 

Se faufile entre les mailles du filet

Où se relâchent nos vigilances

Une fois installée elle éclate au grand jour

Sous les lamentations du « on ne savait pas »

Mais elle loge avec délice au nid des discriminations

Elle progresse à grand pas sous le poids des armes

Elle se plaint d’une violence fomentée par elle-même

Quand tu te réveilles

Il est hélas parfois trop tard

Ceux qui pourraient te défendre étant éliminés

Il ne te reste plus que tes yeux pour pleurer


(30 mars 2023 — 2 — 20h51)


Xavier Lainé


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire