Chacun derrière sa paroi de verre
Les mondes parallèles se côtoient
Mais ne se croisent jamais
Parfois les artisans minoritaires
D’un monde réservé à l’auto-proclamée élite
Se terrent derrière miroir sans teint
Ils peuvent voir sans être vus
Ainsi les millions de riens
De l’autre côté de cette frontière invisible
Ne savent rien de ce qui se trame
De l’autre côté du miroir
Malheur à qui s’aventure
À tenter de franchir la frontière invisible
Des mondes qui se séparent
Sous la force tectonique des fortunes
Qu’un seul tente de franchir
La paroi brillante et aveuglante
Le voici voué aux gémonies
Car nul dans le monde
Où errent les riens ne doit savoir
Le train et la folie des auto-proclamés
Nous vivons entre ces frontières
Qui ne font que nous renvoyer
Nos propres images
Brillantes et policées
Elles nous séparent bien mieux
Que tous les barbelés
Qui marquent les frontières physiques
De « nations » n’existant
Que pour les riens qui les entretiennent
Les autres
De l’autre côté du miroir
Ont fait sécession depuis longtemps
Se sont affranchis des barrières de pays
Des limites intolérables à leurs yeux
Pourtant imposées de l’autre côté
Du miroir sans teint
Qui les isole
Ceux-là voient
Ils voient les cadavres sur les plages
Les morts de faim et de soif
Qui crient leur souffrance
Le son ne leur parvient jamais
Le miroir en étouffe la rumeur
Ils sont d’un autre monde
Qui n’a rien de commun
Avec le nôtre
Celui qui voit la vie
Devenir
Sous le joug des « premiers »
Une corvée à traverser
Jusqu’à
(24 mars 2023 — 1 — 8h31)
Xavier Lainé
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