jeudi 13 avril 2023

Une ode au retrait 24

 




Chacun derrière sa paroi de verre

Les mondes parallèles se côtoient

Mais ne se croisent jamais

Parfois les artisans minoritaires

D’un monde réservé à l’auto-proclamée élite

Se terrent derrière miroir sans teint

Ils peuvent voir sans être vus

Ainsi les millions de riens 

De l’autre côté de cette frontière invisible

Ne savent rien de ce qui se trame

De l’autre côté du miroir


Malheur à qui s’aventure

À tenter de franchir la frontière invisible

Des mondes qui se séparent

Sous la force tectonique des fortunes

Qu’un seul tente de franchir

La paroi brillante et aveuglante

Le voici voué aux gémonies

Car nul dans le monde 

Où errent les riens ne doit savoir

Le train et la folie des auto-proclamés


Nous vivons entre ces frontières 

Qui ne font que nous renvoyer 

Nos propres images 

Brillantes et policées

Elles nous séparent bien mieux

Que tous les barbelés 

Qui marquent les frontières physiques

De « nations » n’existant

Que pour les riens qui les entretiennent

Les autres

De l’autre côté du miroir

Ont fait sécession depuis longtemps

Se sont affranchis des barrières de pays

Des limites intolérables à leurs yeux

Pourtant imposées de l’autre côté

Du miroir sans teint

Qui les isole


Ceux-là voient

Ils voient les cadavres sur les plages

Les morts de faim et de soif

Qui crient leur souffrance

Le son ne leur parvient jamais

Le miroir en étouffe la rumeur

Ils sont d’un autre monde

Qui n’a rien de commun

Avec le nôtre

Celui qui voit la vie

Devenir

Sous le joug des « premiers »

Une corvée à traverser

Jusqu’à 


(24 mars 2023 — 1 — 8h31)


Xavier Lainé



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