mardi 16 mars 2021

Prendre soin 17 (Nouveaux états chroniques de poésie - Volume 12 - Tome 2)

 




Incroyable déviation de l'éthique et du sens.

Toute personne saine devient suspecte.

Suspecte d'être porteuse d'agonie et de mort.

Comme si la vie n'était pas cette maladie mortelle sexuellement transmissible.

Comme si prendre le risque de vivre n'était pas aussi prendre celui de mourir.

Comme si vivre ne revenait qu'à évacuer tous les risques.

Or, à vivre dans la prétention d'une sécurité absolue, nous voici étouffant derrière les masques imposés comme ultime rempart à nos timides sourires.


Le soin réduit à sa technique ne nourrit personne et ne contribue qu'à l'affaissement de nos vies.

Prendre soin ne peut se réduire à une quelconque "science" réduite à ses probabilités.

Il y faut de l'âme et de l'esprit, de l'improbable et de l'accessoire.

A défaut, l'être n'est plus qu'une ligne dans une comptabilité mortifère.

Parfois, il suffit d'ouvrir les bras sans rien dire pour estomper les effets délétères qu'un état totalitaire développe comme un cancer posé sur nos existences.


Au fond, il est si commode de nous isoler. Et peut-être est-ce le seul objectif. Or…

Savez-vous la jubilation d'agir en commun ?

Cette réjouissance de réfléchir ensemble et d'agir sur nos vies sans attendre qu'un homme providentiel ne s'en occupe, elle est bonne thérapie où notre soumission nous rend malades.

Eteindre les écrans qui sont nos chaines, retrouver le bonheur d'une étreinte ou d'un baiser volés à la dictature des moeurs, seraient un chemin vers les lumières d'un printemps définitif.


Xavier Lainé


16 février 2021 (2)


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