dimanche 22 novembre 2020

Lettre du bord du gouffre 25

 




F. M. : le même qui, ministre de l’intérieur, jeta de l’huile sur le conflit algérien, donc le même qui favorisa l’accès au trône d’un certain général se dotant, pour légitimer son coup d’Etat d’une constitution dont nous sommes toujours affublés. Le père François avait même écrit un livre : « Le coup d’Etat permanent », où il faisait semblant de critiquer ce moule dans lequel il allait se couler sans un regret.


De pervers en pervers, vient un moment où le masque tombe.

Il ne tombe qu’à la condition de ne pas entrer dans le déni. C’est sans doute là que le bats blesse le plus, lorsque malgré ce que tu vois, sans même détourner le regard tu fais comme si tu n’avais rien vu.


Tous les ingrédients d’une vraie dictature lentement s’agencent. Je dis lentement mais en deux ans et demi, nous avons perdu plus qu’en tous les mandats précédents.


A la peur de 1968, est venue s’agglutiner celle de 1981 (ils ont si peu confiance dans leur pervers portés au pouvoir qu’ils ne savent jamais très bien si, finalement, le vent ne va pas tourner en leur défaveur), puis la peur de cette révolte fabuleuse qui secoua enfin le joug du silence imposé sur les misères endurées.

Ils ne cessent de craindre, les pleutres qui tirent grand profit de nos misères, car ils ne sont que poignée de revanchards qui aimeraient revenir au pire des anciens régimes, balayés par 1789, 1848, 1872…


A chaque vent de révolution, ils oeuvrent à en effacer les avances. Ils n’ont pas digéré d’avoir été démasqués en 1945. Ils n’ont pas digéré de devoir concéder aux esclaves dont le statut d’ouvrier cache bien mal la vraie nature, un peu de bonne fortune. Ils haïssent la vie elle-même si elle se met en travers de leurs profits. Aveuglés et bornés, ils n’éprouvent aucune pitié. Ce sont eux qui triomphèrent de la révolution néolithique. Ils ont su dominer toute l’espèce, et la nature qui lui donna naissance. Dans le dernier développement de leur sinistre domination, ils affirment que nous serions dans l’anthropocène qu’ils ont créée de toute pièce.


A suivre...


Xavier Lainé


18/21 novembre 2020

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