samedi 7 novembre 2020

Lettre du bord du gouffre 10

 




Je visionnais donc ce documentaire sur Arte : les modifications climatiques dans le Nord de notre continent sont telles qu’elles sont vraisemblablement désormais irréversibles, libérant carbone et méthane à une rythme qui s’emballe et s’accélère, libérant aussi virus et bactéries dont nos organismes ne pouvaient pas même supposer l’existence.

Nous voici devant ce gouffre ouvert sous nos pieds. « Le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt » ! Combien de fois faudra-t-il répéter ce mantra ?


Tandis que vous vivez tremblants dans la peur d’un virus qui, sommes toutes, n’est pas si létal que ça, bien d’autres maux sommeillent qui viendront et nous feront peut-être regretter Covid 19.

À moins que nous sortions de notre léthargie pour enfin créer les conditions de sortie d’une Anthropocène aux accents tragiques.


On peut bien sur comme certains le conseillent, s’isoler et veiller à sa petite sauvegarde. On peut se replier sur ses petites actions du quotidien. Ce n’est pas exclu !

Mais il est plus que temps de mesurer combien le temps nous est compté.

Il est temps de prendre du recul et de penser avec discernement.


Rien de tout ceci ne serait arrivé si, dès les années soixante dix, nous avions compris qu’il était dangereux pour la planète comme pour l’humanité de se comporter comme des goujats, des profiteurs, des dominateurs absolus, certains d’avoir « scientifiquement » raison.

Rien de tout ceci ne serait arrivé si, dès les années soixante dix, nous avions mesuré, collectivement, professionnellement pour les soignants, qu’on ne demeurerait pas le premier pays au monde pour la qualité de son système de soin en organisant sciemment les déserts médicaux et paramédicaux, en maintenant, pour la médecine de ville, un niveau d’honoraires à la limite de la décence, pour le secteur public hospitalier, en détruisant tout ce qui  pouvait encore lui donner forme humaine.

Au nom de la « science », que n’a-t-on détruit, méprisé tous ceux qui suppliaient de garder un peu d’esprit critique.


A suivre...


Xavier Lainé


7 novembre 2020


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