Bien sûr vents debout
Ils s’en vont combattre fièrement les idées rances
Bien sûr
Mais seulement après
Avoir soufflé sur les braises
En avoir banalisé l’existence
Bien sûr vents debout
Ils s’en vont guerroyer contre les mufles hideux
Bien sûr
Mais cinquante ans après
En avoir accepté le jeu pervers
Sous le mauvais masque
Du mot « démocratie »
Vidé de tout sens
Bien sûr vents debout
On s’offusque de voir monter
La gangrène et la peste
Après en avoir adopté
Le vil profil
Bien sûr
Bien sûr
*
Alors j’ouvrirai mes pages
À tous ces mots inconnus
Prononcés dans des langues
Dont je ne comprends pas les subtilités
Je serai là
À l’écoute d’un monde
Qui dit les mots du coeur
Et les décline
À l’infini
Des lèvres
Des gorges déployées
Ils me diront la souffrance et l’amour
Et la délivrance aussi
Lorsqu’une oreille se fait attentive
À leur chant sans véritable destinataire
Je me contenterai d’être là
Assis sur la pas de ma porte
À attendre et entendre
Les douces mélopées
Les sourdes complaintes
Que les humains savent composer
Pour dire leur étonnante migration
Les souffrances qu’ils s’imposent eux-mêmes
Ce seront des chants d’espoir
Lancés sous les étoiles compatissantes
Nous saurons un jour nous libérer du joug
Posé sur nos épaules par les pires d’entre nous
Xavier Lainé
6 septembre 2023
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