De quel sens sommes-nous démunis
À toujours courir le regard fixe
Vers un mur bien plus robuste
Que notre pauvre résistance
C’est qu’il n’est plus guère de place
Parmi les humains à la folie du désir
À la simple fascination pour le beau
Plus guère de place
À l’abondante chaleur du dehors
Répond à son absence cruelle au dedans
Nous sommes seuls dans ce désert
Où il n’est plus de sentiments possibles
Tout est désormais calcul
On voit le gouffre ouvert
On ne se retient qu’à des herbes fragiles
Certains qu’elles ne suffiront point
À empêcher la chute
Serions-nous déjà perdus
En souffrance comme lettre d’amour
Restée dans la boite éteinte
D’une poste restante
Nous sommes hagards
On aura beau dire
Nous avons beaucoup à faire
Pour rétablir notre humaine et vivante condition
Sur ses deux jambes frêles
Or
Justement
Étrangement
Nous ne disons rien
Rien sinon banalités
Nous repeignons en blanc
Le trou noir
Pour éviter l’ébullition finale
Ici le replâtrage est illusoire
Quand déjà tant parmi nous
Meurent de soif
Abandonnés dans les déserts
Sans un regard
Pardonnez
Pardonnez mon incessante tristesse
Qu’un fils nous offre belles musiques
Ne change rien à mon vague à l’âme
Quand le monde que je lui lègue
Déborde de tant d’incertitudes
*
Pourtant ce serait si simple
D’ouvrir la porte au simple élan
Qui fait battre le coeur humain
Quand il sait se mettre à l’unisson
Des coeurs vivants de passage
Je n’ai jamais su vivre autrement
Vivre sans calcul en me laissant porter
Par ce que mes mains et mon esprit
Lisent au secret des corps en souffrance
Xavier Lainé
22 août 2023
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