Dix ans c’est peu
C’était pourtant là
Dix ans avant
Avant ma naissance
Hiroshima
&
Nagasaki
Dix ans
Je suis venu en ce monde
Qui avait inventé
La méthode de sa destruction
J’oscille entre science
&
Conscience
Mais pas
Les gouvernants
Eux
N’oscillent pas
Ils décident
Les voici avec ce sang sur les mains
Criant au terrorisme des petits malfrats
Mais agissant eux comme Etats du même genre
Un livre
La Bombe
Un film
Oppenheimer
Réactivent la mémoire
Qu’il ne faudrait jamais laisser s’éteindre
La tragédie est là
Qui poursuit toute ma vie
De vivre en un monde
Qui par simple caprice
Peut décider de sa fin
Quelle puissance pourraient avoir nos écrits
Une fois la folie déclenchée
Puisque déposée aux seules mains
De pouvoirs mâles (ou en ayant pris tous les défauts)
Quels mots sauraient clamer
La nécessité d’en finir
Avec l’escalade de la mort
Je ne sais pas
Je ne sais plus
J’écris
Pour ne pas me taire
Sans illusion sur le sort réservé
À mes écrits déposés
Sur des pages informatiques
Vouées à disparaître
Avec notre espèce devenue folle
Au point de ne rien dire
Rien manifester
Alors que son existence même
Est suspendue à la folie
De pouvoirs mal acquis
*
Le visiteur du samedi
Reste perché sur sa branche
Dégustant noisette après noisette
Tout ce que le noisetier lui offre
Le visiteur du samedi
S’arrête au bout de la branche
Jette un oeil en la demeure silencieuse
Nul ne fait un geste pour ne point l’apeurer
Le visiteur du samedi
Nous dit que nous partageons sa Terre
Parmi les feuillages clairsemés
D’une saison de noisettes grillées
Xavier Lainé
2 septembre 2023
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