J’ai fait un pas vers l’automne
J’avais traversé les vallons arides
Où l’été déployait ses ardeurs
On y mourrait de soif
En des déserts d’avidité
J’ai fait un pas vers l’automne
Me croiriez-vous
Si je vous disais
Que tant et tant marchant
Traversent saisons et déserts
En l’aridité d’un temps sans
J’ai fait un pas vers l’automne
J’ai franchi la barrière des nuits
Où l’âme se repaît de cauchemars
Où les rêves se peuplent de tragédies
J’ai fait un pas vers l’automne
Laissé derrière moi le lourd baluchon
Des maltraitances si répandues
Qu’elles finissent par être
La norme de vie
Où se débat la foule des délaissés
J’ai fait un pas vers l’automne
Les feuilles mortes ne se ramassent plus
Elles sont soufflées à grand bruit
On coupe même les branches
Avant qu’elles ne souillent
Les avenues de béton et bitume
Où vont des mâles en costume
Fiers d’un pouvoir usurpé
J’ai fait un pas vers l’automne
J’ai bu avec ivresse l’eau des sources
Enfin revenues avec les dernières pluies
Là-haut
Tout en haut
Les sommets se firent étincelants
Ils m’appelaient
Comme toujours
À faire un pas vers l’automne
Pour avancer encore
Tournant le dos à l’immonde
Bâtissant des mondes
Tout au bout de mes mots
Xavier Lainé
31 août 2023
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