jeudi 22 juin 2023

Pousser les portes du devoir (Un chemin étroit avec Gide) - Préambule



Vierge voilée de Giovanni Strazza (XIXème sicèle)

(Photographie glanée ici : Livingstone)


Je démarre juin par anticipation.

Par anticip-action devrais dire.

Peut-être vais-je devoir aller jusqu’au bout.


Observez donc l’art du pouvoir : il pousse à la délation des soignants indélicats qui surfacturent des actes, mais pas un mot des sociétés pharmaceutiques qui siphonnent allègrement la « protection sociale », bien évidemment sans payer d’impôts.

Les soignants, eux, payent leurs impôts, parfois sont conduits à la multiplication des actes, au péril de leur éthique par le maintien d’honoraires misérables.

Car bien sûr il ne faut pas aborder le sujet.


Peut-être devrai-je prendre la décision qui s’impose et que je n’ai cessé de retarder : tirer ma révérence et passer à autre chose.

Ce serait la mort dans l’âme, bien évidemment, car ceux qui seront privés de mes services seront toujours les mêmes : les plus démunis.


Je démarre juin par anticipation.

Par anticip-action.

Va falloir faire quelque chose.


N’aurais jamais cru finir de cette manière.

N’aurais jamais cru devoir rendre mon tablier, pour ne pas vivre cette épée de Damoclès de patients imbéciles dénonçant même ce qui ne sera pas et devoir me justifier devant des administratifs qui me regarderont coupable.

Nous touchons le fond d’un système qui ne tolère plus rien, au nom d’une éthique qu’il ne s’applique pas à lui-même.

J’apprends ça de bon matin, dernier jour de mai : le café a un goût amer.

Vingt et trois jours plus tard l’amertume du café n’a fait que s’aggraver.


Xavier Lainé

31 mai - 23 juin 2023








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire