mardi 18 juin 2024

Pas dire 26

 





Bien sûr ma mère

Ma chère mère désormais si âgée

Que parfois les mots lui en tombent

Puis se mélangent

Ou ne trouvent plus leur chemin


Alors la fête

Oui la fête

Mais ne pas dire ni écrire

Que la glorification des mères

Est une invention d’un Etat 

Qui souhaitait enfermer la femme

Dans ce rôle là

Tandis que l’homme

Devait partir à la guerre

Ou se soumettre à plus fort que lui


Ô mères de tous pays

Redressez-vous de cette misère

Levez-vous 

Réclamez la place de femme qui vous est due

Remettez-nous à notre place

Nous les hommes trop longtemps dominants


Bien sûr mères

Mais à côté de quelle vie

Qui ne vous honore qu’un jour

Et vous oublie le lendemain

Vous laissant si souvent seules

À vous dépatouiller 

Faisant le grand écart

Entre amour et devoir


Mais voici que tombe un message

Voici que j’oscille en effet

Entre larmes de joie

Perles de tristesse

Entre beauté de la terre

Tragédie de l’humanité


Car c’est encore tragédie

Que de veiller

En monde qui nous y pousse

Mais sans en prévoir la difficulté

Monde qui imagine l’homme immortel

Et ne fait rien ou si peu

Pour rendre sa vieillesse plus douce


*


C’est jour de fête à ce qu’il paraît

Jour de kilomètres à avaler

Pour simplement offrir

Un court instant de tendresse


On se prend à rêver 

De pouvoir demeurer 

Dans la contemplation 

D’une terre qui se fait belle


Quand l’humain n’en fait pas sa pitance

Elle sait se revêtir de ses merveilleux atours

Au nid piaillent les enfants de la mésange

On resterait bien là à les écouter



Xavier Lainé

26 mai 2024


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