Bien sûr ma mère
Ma chère mère désormais si âgée
Que parfois les mots lui en tombent
Puis se mélangent
Ou ne trouvent plus leur chemin
Alors la fête
Oui la fête
Mais ne pas dire ni écrire
Que la glorification des mères
Est une invention d’un Etat
Qui souhaitait enfermer la femme
Dans ce rôle là
Tandis que l’homme
Devait partir à la guerre
Ou se soumettre à plus fort que lui
Ô mères de tous pays
Redressez-vous de cette misère
Levez-vous
Réclamez la place de femme qui vous est due
Remettez-nous à notre place
Nous les hommes trop longtemps dominants
Bien sûr mères
Mais à côté de quelle vie
Qui ne vous honore qu’un jour
Et vous oublie le lendemain
Vous laissant si souvent seules
À vous dépatouiller
Faisant le grand écart
Entre amour et devoir
Mais voici que tombe un message
Voici que j’oscille en effet
Entre larmes de joie
Perles de tristesse
Entre beauté de la terre
Tragédie de l’humanité
Car c’est encore tragédie
Que de veiller
En monde qui nous y pousse
Mais sans en prévoir la difficulté
Monde qui imagine l’homme immortel
Et ne fait rien ou si peu
Pour rendre sa vieillesse plus douce
*
C’est jour de fête à ce qu’il paraît
Jour de kilomètres à avaler
Pour simplement offrir
Un court instant de tendresse
On se prend à rêver
De pouvoir demeurer
Dans la contemplation
D’une terre qui se fait belle
Quand l’humain n’en fait pas sa pitance
Elle sait se revêtir de ses merveilleux atours
Au nid piaillent les enfants de la mésange
On resterait bien là à les écouter
Xavier Lainé
26 mai 2024
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