lundi 11 avril 2022

La guerre, sans fin 39

 



Photographie, Xavier Lainé, tous droits réservés



Blindés et silencieux comme une tombe.

« Tu seras un homme, mon fils »

Il m’avait offert ce poème horrible qui prends la poussière derrière une pile de livre.

Poème repris pourtant, infiniment beau, mais Kipling ne sait pas.


Il ne sait pas que ces mots seront le couvercle de la tombe d’un fils.

Comme les russes ne savaient pas dans quel état étaient leurs fils, revenant d’Afghanistan, dans des cercueils de zinc.


Moi, posant une rose rouge sur celui de mon père, je le revoyais, maire de sa commune, plantant un arbre de la liberté.

Il ne savait pas que la liberté n’est qu’un mot si elle n’est que symbole.

Les « riens, les sans-dents », n’ont aucune liberté sinon, comme l’écrit Arno Bertina, celle de trop supporter l’arrogance insupportable de tous les va-t-en guerre économiques et gouvernementaux.


Demain sera jour de blague.

Il me prend de rêver que ce soit bonne blague, celle qui éclot au printemps d’un pays qui relève la tête.

Un pays qui ne se laisse plus diviser, même au nom d’un virus, par les peurs irraisonnées entretenues.

Un pays qui refuserait d’être réduit à la validité d’un QR code, nouveau bracelet de liberté conditionnelle soumise à l’arbitraire des caprices totalitaires.


C’est ce flambeau qu’il faudrait rallumer, celui du refus de toutes guerres.

Celui qui mettrait un terme à nos guerres sans fin.

En réactivant nos utopies, nous pourrions mettre le monde à portée de nos rêves, sans pour autant nier la difficulté de grandir en humanité.


Xavier Lainé


31 mars 2022 (4)


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