Pas un jour sans qu’il soit là
Le vieil homme à la barbe grise
Le visage buriné de vivre dehors
Les mains calleuses d’avoir trop oeuvré
Pas un jour
Été comme hiver
Sans que dès potron-minet
Il s’installe sur le pas de la porte
Juste à côté de la boulangerie
Tendant ses mains tremblantes
Aux pièces qui veulent bien
S’y arrêter
Pas un jour depuis qu’ailleurs
Il eut installé refuge provisoire
Sous le porche désaffecté
De médiathèque réservée
Chacun chaque jour lui apportait obole
Et lui dormait là sous miséreuses couvertures
Jusqu’au jour où mains sournoises
Ont mis le feu au maigre bien
Pas un jour donc depuis
Sans qu’il ne soit sur les marches
C’est dimanche de Pâques
Je lui tend un pain au chocolat
Puis m’en retourne pleurer discrètement
Xavier Lainé
17 avril 2022 (2)
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