C’est pourtant de ce côté du mur que j’écris
De cet apartheid invisible
Qui dit ce que doit être poésie
Si elle veut entrer au cénacle
Mes mots inondent ce côté de la frontière
Ne trouvent pas voie d’accès de l’autre côté
Ne disent pas ce qu’il faudrait dire
Pour être dégustés en bouches de conformité
Je lance mon cri
Car nul bonheur ne m’est possible
Dès lors qu’un seul tombe
Se noie
Pleure sous les décombres
Mon cri rejoint celui
Étouffé
Jailli des entrailles d’une terre
Lardée de coups de couteaux
Terre qui n’arrive plus à recouvrir
Les cadavres dans les fosses communes
Les laissés pour compte
Dans la nuit des trottoirs
Ma plume se trempe
À l’encre des souffrances endurées
Xavier Lainé
4 avril 2022
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