jeudi 10 juin 2021

Un jour sur la colline...

 




aux combattants de la Zinzine pour leurs 40 ans d'existence


Chagrin je déambule sur les trottoirs du temps.

Je vais mon chemin éperdu, le coeur aux abois.

Ma seule vraie compagnie est nichée dans le silence.

Parfois, un mot s’échappe comme fumée hors de l’âtre.


Je m’en vais suivre les sentiers perdus.

A l’abri des regards indiscrets je dépose mon obole.

De mots et de rêves ils jouent entre les herbes hautes.

Les saisons passent, ils demeurent en leur terrier.


Je ne suis qu’une ombre posée sur les marches de l’oubli.

Un fantôme de passage sur la terre des vivants.

Mes yeux pleurent toutes les âmes parties.

Toutes les âmes noyées sous les décombres sont mes hôtes.


C’était hier que je me rendais au sommet des collines.

Une table sur un sol bancal et le pichet de rouge posé.

Des micros d’amitié ouverts aux libres paroles.

C’était hier : que sont les amis devenus à l’ombre des chênes ?


Que sont nos rêves et nos espérances devenus entre les pierres sèches ?

Que sont nos désirs fous d’amour de révolution devenus ?

Ils sont là, intacts, lovés entre les mots qui s’égrènent.

Mots qui volent aux grands vents des utopies.


Je vais de mon pas désormais alourdi par les ans.

Ce n’est plus mon véhicule qui ne sait comment gravir la pente.

C’est moi qui me suis éreinté à semer des mots sans lendemain.

Je n’ai jamais cessé de lutter assumant mes erreurs.

Je n’ai jamais perdu de vue la boussole d’humanité.


Xavier Lainé


5 juin 2021


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