jeudi 24 juin 2021

Triste époque

 




Le coeur ne se fait pas à l’horreur des dominations vulgaires.

Le coeur a besoin d’exulter, de s’enthousiasmer.


Triste époque, s’il en est encore une, qui nous laisse à sec.

Le bateau de nos rêves posé sur cales, le matin se fait douleur.


C’est douleur de vivre quand plus rien ne vient soutenir

Les pauvres hères laissés sur le bord du chemin.


Je voudrais être au bord de la Bidassoa avec les autres.

J’y voyage par la pensée, puis m’arrête au bas de mon escalier.

Une puissante fatigue me saisit de devoir vivre un nouveau jour.

Dehors n’est que brouhaha d’activités et de moteurs.

On dirait que nous sommes paralysés.

Que nous ne savons tirer aucune leçon.

Que chaque jour passe dans une indifférence coupable.


Mes mots se posent un instant sur mes lèvres.

Je rêve d’une infinie douceur qui viendrait m’emporter.

Le béton a gagné les âmes.

Le béton et l’armure qui nous laissent harassés.


À l’heure des bilans d’existence je marche chancelant.

Aucun vent frais pour soulager mes sueurs.

J’écoute les paroles insipides prononcés sur des rives d’ignorances.


Qu’avons nous raté pour en être à tant de bassesses ?

L’orage gronde au bord d’esprits trop las pour encore réagir.

La vie s’écoule qui ne laisse nulle place à l’espoir.

La vie s’est échouée sur des rives qui se font cimetières.


Xavier Lainé


18 Juin 2021


2 commentaires: