mercredi 23 juin 2021

Ne suis d'aucun pays

 




Alors tu vois je ne suis d’aucun pays.

Mes pas sont d’éternelles errances.

À défaut de voyager dans l’espace et le temps,

Je me déplace dans ma tête 

Et la terre se fait étroite.


Bien sur en l’été des torpeurs, 

Je suis là réfugié, derrière mes volets tirés.

Je tire des pages vierges la substance d’une pensée.

Je tire des pages noircies ma soif de connaissances.

J’ai vécu.


J’ai vécu sur des rives d’outre-mer.

J’ai vécu sans le savoir dans l’esprit des colonies.

Avec la naïveté de l’enfance, je ne vis rien de l’oppression.

Je garde les yeux ouverts sur le partage enfantin.

Mes billes étaient de verre, les vôtres, de terre.


J’ai vécu.

J’ai vécu un temps infiniment perdu,

Où les souvenirs d’enfance forgent un naïf idéal

D’hommes et de femmes et d’enfants qui se regardent

S’écoutent et se respectent.


J’ai vécu un temps perdu et jamais retrouvé.

J’ai cherché un peu partout les portes et les fenêtres ouvertes.

J’ai cherché dans l’amitié le ferment de nos grandeurs d’âme.

Je me suis tant de fois perdu.

Je me suis noyé sur des rives d’intolérance.

Mes yeux ne croient pas ce qu’ils voient.


Xavier Lainé


17 juin 2021


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