dimanche 20 juin 2021

Opinions/convictions 2

 




C’est donc bien à pleurer.

Les convaincus de leur vérité font alliance, mais du bout des pensées.

Ils y vont mollement, et le plus souvent à reculons.

Car ils pensent détenir à eux seuls le pouvoir de changer le monde.

Il faut qu’ils parlent au nom de.

Au nom de ceux qui se taisent d’effroi et de fatigue.

Ils se taisent et nul n’entend les taiseux.

Nul n’a de regard pour ceux qui passent à l’ombre.

Tandis que les convaincus vont dans la lumière de leur propre gloire.

Ils ont prétention à rendre le monde humain, mais sans les humains et leurs contradictions.

Ils lorgnent le fond des urnes.

Là où quelques feuillets épars signent leur propre défaite.


Ils demeurent convaincus qu’une fois les cons partis, ne restent que les meilleurs.

Ils sont « l’avant-garde éclairée » d’un monde où les taiseux  ne font que se taire chaque jour un peu plus.

Leur grande bataille c’est la connerie qui les chagrine.

Même si tout le monde sait que parfois on est chagrin à se regarder dans le miroir tendu par l’autre.

C’est toujours l’autre qui a tort.

C’est toujours celui qui par résistance implicite finit, dépité, par se détourner de cette soupe qui n’est qu’insipide brouet.

On ne pense pas, monsieur, on ne voit rien et on n’entend rien, avec ses convictions définitives, monsieur.

On a un objectif, monsieur : vaincre les cons… Mais pas la connerie, car elle est bien utile. Elle permet aux convaincus de l’être vraiment vaincus, mais avec la conviction d’avoir raison.

C’est une tragédie.


Xavier Lainé


14 juin 2021


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