jeudi 23 février 2023

Homme (ou femme) mais humains (peut-être) 4

 



XL - Enigmatiques assises 1



L’Homme de février a de la mémoire.

Il ne cesse de la cultiver pour ne pas sombrer sous les immondices informationnels.

Il sait avoir besoin de prendre de la hauteur pour mieux écouter le monde qui l’entoure.

C’est parfois d’ailleurs une bonne raison de désespérer.

Il voudrait tant savoir ouvrir la mémoire et la culture des autres.

Pas pour qu’ils le suivent mais pour qu’ils se retrouvent.

Qu’ils découvrent que pour faire humanité, demeurer seul dans son canapé devant les médias vendus est un acte sans avenir.


L’Homme de février reprend les vers de Maïakovski :

« Ça ose s’appeler poète

Et carcailler tout gris comme une caille !

De nos jours

Il faut

Muni d’un casse-tête

Fendre le crâne du monde⁠1 ! »

Il se rappelle Maïakovski et son désespoir final.

Il voit bien qu’à trop attendre des autres (de ceux qui prétendent diriger, ou « éclairer » s’entend), tôt ou tard les espérances plongent sous le joug des dominations.


L’Homme de février appelle de ses voeux le retour d’une espérance collective.

Il souhaite la résurgence des « communs », ce qui nous rend humains, toujours plus, sans que nul ne dirige nos pas.


L’Homme de février parfois plonge lui aussi, parce qu’il sait préserver en lui-même cette flamme vacillante.


(4 février 2023 — 1 — 21h36)


Xavier Lainé



1 Vladimir Maïakovski, Le nuage en pantalon, éditions Le Temps des Cerises, 1997

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