« J’ai fini mon travail, ni la colère de Jupiter, ni le feu,
ni le fer, ni le temps vorace ne pourront le détruire.
Quand il veut, le jour qui n’a de droit
que sur mon corps ! Qu’il finisse mon temps incertain de vie :
immortel en ma meilleure partie, par-dessus les astres hauts
on me portera, mon nom sera ineffaçable ;
partout où s’étend, sur les terres dominées, la puissance romaine,
la bouche du peuple me lira ; j’irai, connu, à travers les siècles
et, s’il y a quelque chose de vrai dans les oracles d’un poète, je vivrai. »
Ovide, Les métamorphoses, traduction de Marie Cosnay
J’irai sur les traces d’Ovide
Sous cette lune qui nous est commune
Traversant le temps
Sinon qu’Ovide l’a traversé
J’irai sur les traces d’Ovide
J’écrirai la légende d’un temps
Qui ne connaît plus rien
Des fastes ni des empires
Un temps qui lèguera
Zones marchandes hideuses
Architectures de pacotille
Écrits sur des écrans en perdition
J’irai sur les traces d’Ovide
Sachant qu’il ne restera pas grand chose
De ce monde vendu au plus offrant
Plus grand chose de nos mémoires
Saturées d’informations en continu
De nos savoirs confinés en des salles obscures
Quelque part sur un cloud
Que nul peut-être ne saura plus ouvrir
Je suivrai la métamorphose d’un temps sans avenir
Xavier Lainé
18 octobre 2022
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