mercredi 2 novembre 2022

Sans décrocher la lune 18

 



Photographie : XL-Dans la lune (Luke Jerram/Museum of the moon/Biennale Art & culture d'Aix en Provence 2022)



« J’ai fini mon travail, ni la colère de Jupiter, ni le feu,

ni le fer, ni le temps vorace ne pourront le détruire.

Quand il veut, le jour qui n’a de droit

que sur mon corps ! Qu’il finisse mon temps incertain de vie :

immortel en ma meilleure partie, par-dessus les astres hauts

on me portera, mon nom sera ineffaçable ;

partout où s’étend, sur les terres dominées, la puissance romaine,

la bouche du peuple me lira ; j’irai, connu, à travers les siècles

et, s’il y a quelque chose de vrai dans les oracles d’un poète, je vivrai. »

Ovide, Les métamorphoses, traduction de Marie Cosnay


J’irai sur les traces d’Ovide

Sous cette lune qui nous est commune

Traversant le temps

Sinon qu’Ovide l’a traversé


J’irai sur les traces d’Ovide

J’écrirai la légende d’un temps

Qui ne connaît plus rien

Des fastes ni des empires

Un temps qui lèguera

Zones marchandes hideuses

Architectures de pacotille

Écrits sur des écrans en perdition


J’irai sur les traces d’Ovide

Sachant qu’il ne restera pas grand chose

De ce monde vendu au plus offrant

Plus grand chose de nos mémoires 

Saturées d’informations en continu

De nos savoirs confinés en des salles obscures

Quelque part sur un cloud 

Que nul peut-être ne saura plus ouvrir

Je suivrai la métamorphose d’un temps sans avenir


Xavier Lainé


18 octobre 2022


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