« Un jour viendra où l’on pourra écrire la tragédie de ces hommes qui avaient de tout leur coeur, de toute leur générosité, cru par-dessus tout à une grandeur pacifique, et qui virent coup sur coup leur propre langage volé par les gens les plus suspects, les faussaires de la paix, qui sournoisement les amenèrent à une guerre perdue d’avance, à une guerre qu’ils ne purent ni refuser, ni accepter, une guerre sans horizon ; où l’on prétendait les faire se battre contre eux-mêmes, contre leurs élans, leurs enthousiasmes. » Louis Aragon, Le mentir-vrai
Alors viendra le temps
Un temps à ne jamais oublier les morts
Partis combattre sans trop savoir pourquoi
Ni pour qui proliféraient les armes
Et moi en mon antre d’écriture
Je construirai un monument aux vivants
À ceux qui refusent de se soumettre
Au joug des profiteurs de fusils
J’ouvrirai la porte à tous les exilés
Qui fuient l’œuvre mortifère
D’un temps de sombres besognes
Sur l’océan des bénéfices honteux
Il viendra ce temps là
Ce temps d’échines redressées
De poings brandis contre l’outrage
Il viendra
Il viendra car l’homme ne peut ainsi demeurer
Dans l’ornière des chiffres et des dividendes
Sans un jour allumer la lumière
Et de ses mains reconstruire avec patience
Le fil de sa propre humanité
Vivant parmi les vivants
Xavier Lainé
11 novembre 2022
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