mercredi 18 mai 2022

… Rêve ce qu’il te plaît 7

 




« Si l’appel du paradis empêchait les peuples d’agir, l’impossible réalisation du paradis sur terre a fini par paralyser toutes les formes d’action « pour s’en sortir ». La seule chose que l’on a conservée, c’est la capacité à endormir les masses, en les poussant à fumer des doses toujours plus fortes d’opium. » Bruno Latour, Où suis-je ? Éditions Les empêcheurs de penser en rond, 2021


C’est ainsi, à vendre le paradis au mieux offrant, on finit par l’édulcorer.

Que reste-t-il des rêves une fois passés au tamis du monde mercantile.

Regardez donc comme ils vous en vendent, au poids, au mètre, et toujours vous en achetez.

On leur colle de belles étiquettes alléchantes, on ne vous dit rien du contenu.

Alors que si vous marchiez un peu, les yeux et les oreilles ouverts, vous verriez vos rêves s’arrimer à votre esprit au rythme de vos pas.


Mais voilà, l’idéal des pouvoirs est de nous endormir.

De nous subjuguer, de nous accaparer aux fins d’esclavage consenti.

C’est dans la discrétion qu’ils fomentent l’enterrement de mai.

Qu’ils étouffent nos printemps d’insouciance sous un fracas de guerres et de contraintes.

Ils nous savent si préoccupés à notre survie !

Comment encore construire la moindre utopie lorsque chaque jour n’est que longue déclinaison de soupirs et de peines ?


Chaque jour qui passe, je marche dans un monde qui dort, dans une ville assoupie, sur des trottoirs d’indifférences soumises.

Je vois des regards abattus, des échines brisées, des esprits obscurcis.

Mes mains certes tentent encore de réparer les dommages, mais.

Mais je finis chaque jour avec ce sentiment d’impuissance face au monstre qui vous broie.


Xavier Lainé


7 mai 2022


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