« Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux vous épargnent. Il est doux aussi d’assister aux grandes luttes de la guerre, de suivre les batailles rangées dans les plaines, sans prendre sa part du danger. Mais la plus grande douceur est d’occuper les hauts lieux fortifiés par la pensée des sages, ces régions sereines d’où s’aperçoit au loin le reste des hommes, qui errent çà et là en cherchant au hasard le chemin de la vie, qui luttent de génie ou se disputent la gloire de la naissance, qui s’épuisent en efforts de jour et de nuit pour s’élever au faîte des richesses ou s’emparer du pouvoir. » Lucrèce, De la nature, Livre deuxième.
Il pleut sur ce jour ignoble
Il n’arrête pas de pleuvoir
Dans le silence des urnes
Rien à attendre des isoloirs
Sinon la confirmation du pouvoir des monstres
C’est dur de ramasser les mots
De regrouper les idées
Sous les nuées de fatigue
C’est dur
C’est dur de vivre un temps
Un temps où vont courbés
Se jeter dans le gouffre
Les riens et les sans voix
C’est dur
Xavier Lainé
24 avril 2022
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