Même le ciel se met à pleurer
Ne me demandez pas ce que j’en pense
Mais quand un fragment de l’humanité
S’est affranchie de sa nature
Pour spolier et assassiner un autre
Que voulez-vous que j’en pense
Sinon dire comme le ciel gris
Et pleurer
Certains me diront qu’à ne rien dire
Ce serait cautionner les uns ou les autres
Alors qu’un crime est un crime
Un enfant qui meurt n’est d’aucune communauté
Nous en sommes là de l’horreur
Qui s’ajoute à la tragédie
De vivre devant ce spectacle terrible
Des humains comme toi
Des humains comme moi
Qui ne demandaient qu’à vivre
Meurent sous les décombres
Nul ne saurait crier victoire
Le crime perpétré ne signe que nos défaites
Même le ciel se met à pleurer
Seul dans la brume mon pas se fait lourd
L’insupportable est là sous nos yeux
*
Tu te noies
Tu te noies
Dans un flot de pages et de mot
Qu’en des temps anciens
Bonne fortune te permit d’accumuler
Tu te noies
Tu demeures rêveurs
Au milieu de ces montagnes de mots
De pensées éparses et parfois contradictoires
Qui jamais n’abreuvent ta soif
De connaissances qui toujours t’échappent
Il te faudrait reprendre vie à son début
Recommencer ton histoire
Pour suivre d’autres chemins
Où tu apprendrais la méthode
Pour ne pas errer dans cette dispersion
Tant de choses intéressantes
Tant de sentiers à suivre
Qui vont divergents
Puis convergent à nouveau
Les uns entrant en résonance avec les autres
Tu te noies
Tu avances sans rien voir
Le bruit du monde te parvient
Un peu assourdi par tes murs de livres
Tu termines le jour dans cette ivresse
Xavier Lainé
6 octobre 2024
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