Relégué dans l’ombre du monde
Puisque sur le devant de la scène
Pérorent les fiers d’eux-mêmes
Qui ne savent pas grand chose
Au dilemme de la création
Alors ils parlent de culture
Comme d’un produit commercial
Gèrent les lieux de culture
Sur des critères comptables
Ne savent de l’art que sa gloire
Ils réunissent autour d’eux
Ceux qui approuvent leurs projets
Éliminent sans vergogne les artistes
Qui ne se croient pas artistes
Mais ne peuvent s’empêcher de créer
N’adhérant pas aux vues étroites
Tu vis en relégation entre tes murs
Au milieu de tes livres de connaissance
Qui ne te donnent aucun droit de parole
Car tu n’es sûr de rien
Sûr de rien
Ombre parmi les ombres
Proie rêvée des langues de vipères
Qui ne prennent pas le temps de te connaître
Mais déjà te jugent et vitupèrent
*
Toujours tu écris dans la marge de ce monde
Les codes d’accès oubliés
Tu n’as pas même l’intention d’y pénétrer
Pas l’envie non plus
À chacune de tes sorties
La violence des comportements devient palpable
Alors tu tentes de te protéger
Pour garder encore un peu la tête froide
Ne pas te laisser gagner
Même si parfois
D’un coup de klaxon bien senti
Tu ne peux t’empêcher de protester
Tu ne te sens pas intégré
Dans cet univers du chacun pour soi
Où chacun tire gloire
De l’écrasement de l’autre
Jugé à priori comme étranger
Étranger comme nous le sommes tous
Sur cette planète que nous piétinons
Du haut de nos idées de « progrès »
Xavier Lainé
26 octobre 2024
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