mardi 2 février 2021

Sourde colère 14 (Nouveaux états chroniques de poésie - Volume 12 - Tome 1)

 




"Toutes les notions sur lesquelles nous avons vécu sont ébranlées. Les sciences mènent la danse. Le temps, l’espace, la matière, sont comme sur le feu, et les catégories sont en fusion.

Quant aux principes politiques et aux lois économiques, vous savez assez que Méphistophélès en personne semble aujourd’hui les avoir engagés dans la troupe de son sabbat."

Paul Valéry, Le bilan de l’intelligence, éditions Allia, 2011


Nous ne savons pas comment sortir de cet enfer.

Car c’est un enfer, n’est-ce pas ? Et nous nous agitons dans tous les sens, comme fourmis dérangées par un pied inopportun dans leur fourmilière.

Nous nous agitons en tous sens, nous vociférons ou protestons à bas bruit.

Nous rejetons la ou les fautes sur ceux qui nous gouvernent.

Nous oublions ceux qui ont gouverné avant eux.

Nous oublions que, s’ils furent et sont à cet endroit, c’est que certains d’entre nous les y ont mis.

Certes, le dévoiement pervers de la notion de politique en a dissuadé plus d’un d’émettre la moindre opinion, les a détourné des urnes, renforçant encore le pouvoir des pervers.

Absents du débat depuis qu’on nous a dit et répété qu’il n’y avait aucune alternative au système capitaliste libéral viral et algorithmique, notre mutisme valait soumission à notre lente descente aux enfers.

C’est ce que nous montre le vrai virus qui se répand, vit, change, mute, tandis que nous sommes là à tourner autour de nos malheurs sans envisager la moindre mutation pour nous-mêmes.

De quels potentiels pourrions-nous faire oeuvre pour sortir de ces flammes qui nous brûlent, nous consument, couvent sous les braises peureuses de nos angoisses existentielles ?

Nous attendons et subissons, nous obéissons aux injonctions arbitraires de vaccination et d’enfermement. Nous nous défaisons de nos ultimes vêtements d’humanité sous les ordres absurdes. Raison ou tort importe peu…


Xavier Lainé


12 janvier 2021


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire