mercredi 8 avril 2020

Jour 21 : le son des confins



J’ai des mots de révolte et d’autres de dégout.
Voilà qu’ils se mêlent et me transporte bien au delà de mes confins.
Je sors, sans masque et par l’esprit.
Je m’envole et butine, de confins en confins.
Avec dans l’idée de cette trame poétique qui nous feraient nous engager dans une autre forme de vie.
Je lis ici : « et si nous ne retournions jamais travailler », et je me souviens d’avoir écrit.
Je me souviens d’avoir écrit, mais j’ai beau fouillé je ne retrouve pas.
Ce n’est pas perdu, c’est là, quelque part.
Je me souviens avoir lu chez Jacques Soustelle, dans « Les quatre soleils » comment l’empire Maya s’est éteint, lorsque le peuple a fini par se détourner de ses « élites » pour retourner en sa jungle originelle et d’avoir écrit à ce sujet, trouvant de bien troublante similitudes (c’était vers la fin des années 90).
Serait temps de créer nos archipels de solidarité, nos voies de passage vers les souterrains de nos libertés ensoleillées. Serait temps.
Serait temps que, rêveurs, nous prenions toute notre place. Serait temps.
Place, place à la beauté, au respect, à l’échange cordial.
Place, place à l’amour qui nous a tant manqué.
Vingt heure : je remontais dans l’allée entre deux immeubles.
Deux se mettent à leur fenêtre en tapant sur des casseroles. Puis un deuxième balcon s’anime de mains qui applaudissent. Puis plus loin encore, deux couvercles comme cymbales.

Ne sais trop, mais j’avais les larmes aux yeux : savaient-ils tous la difficulté de vous soigner encore quand les esprits ne veulent plus voir que l’emprise d’un virus, d’un si joli petit virus ?


Xavier Lainé

5 avril 2020

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