mardi 12 novembre 2024

Temps étranges 16

 




Vertige

Vestige



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Parfois le blanc sied bien au deuil


… de la démocratie…


… de notre humanité…



Etouffée ici

Gisant à Gaza et au Liban





Xavier Lainé

16 octobre 2024


lundi 11 novembre 2024

Temps étranges 15

 





Le pire n’est pas qu’il puisse y avoir inhumanité

Mais que certains ne jure que par l’inverse

Tout en agissant à l’envers de leurs propos


Dès lors tu avances chaque jour un peu plus

Avec un goût amer dans la bouche

Les pensées chancelantes comme en ébriété


Sans rien boire

Tu oscille 

Le gouffre ouvert sous tes pas

Fait un appel d’air terrible

Le silence tout autour

Est comme un mur

Et celui-ci te flanque le bourdon


Tu ne cesses de tendre tes mains

D’ouvrir ta porte et tes fenêtres

D’accueillir sans commentaire ni jugement

Toute les misères

Toutes les souffrances


Qui se soucie de ton âme prise de vertige

Personne


On dit que tes mains font miracle

On ne dit rien de leurs instants d’épuisement



Xavier Lainé

15 octobre 2024


dimanche 10 novembre 2024

Temps étranges 14

 





Tu fermes tes yeux

Une infinie douceur entre à pas feutrés

Vite interrompue

Vite interrompue


Tu en connais deux 

Tombés au champ d’horreur

Pour avoir défendu la soif de connaissance

Non celle de reconnaissance


Ils sont tombés sous les coups

D’humains lavés plus blanc que blanc

À la lessive de l’ignorance


Tu fermes les yeux

Une infinie douceur entre à pas feutrés

Vite interrompue

Vite interrompue


Tu en connais tant

Tombés sous les mauvais coups

De dictatures dressées 

Pour protéger les richesses particulières

De quelques-uns érigés en « élites »

Qui n’en sont que la lie


Tu fermes les yeux

Une infinie douceur vient à ta rencontre

Tu voudrais que ça dure

Que ça se partage

Par-delà les barbelés

Par-delà les croyances


Dites-moi

Dites-moi que ce n’est pas

Qu’un rêve de poète en mal d’amour

En mal de tendresse

Pleurant devant l’état du monde

Livré aux appétits de grossiers personnages

Ignorants tout du beau mot d’humanité


Dites-moi

Dites-moi qu’ensemble

Nous pourrions enfin mettre un terme

Aux infinies tueries à deux pas de nos portes

Quand parfois elles n’en franchissent pas le seuil


J’ai fait un rêve

Nous sommes au fond si nombreux à le faire

Si nombreux à espérer

Il semble que ce ne soit plus suffisant

Espérer

Que désormais si nous ne changeons pas

Les règles et les principes 

D’un monde qu’on nous fait croire immuable

Alors c’est que nous devenons malgré nous

Les complices des crimes perpétrés

Contre notre humanité commune



Xavier Lainé

14 octobre 2024


samedi 9 novembre 2024

Temps étranges 13

 





Tu divagues

Tu chemines

Parfois tu t’égares

Tu cherches un chemin

Parmi la forêt des mots

Juste avant que jour vienne

Brumeux et timide

T’inviter à sortir

Respirer tant qu’humains dorment


Tu divagues

Tu chemines

Les sentiers se font buissonniers

Tu ne les balises pas

Tu te laisses aller selon tes humeurs

Ici et là ce sont impasses

Ton regard alors cherche

Dans les anfractuosités

Où poser tes doigts et tes pieds

Gravir le mur 

Pour mieux voir plus loin


Ainsi est ton chemin de livres

Que rien ne vient prédéterminer

Sinon l’humeur ou l’humour du moment



Xavier Lainé

13 octobre 2024

vendredi 8 novembre 2024

Temps étranges 12

 





Tu écris

C’est comme conjurer le sort

Qui te condamne au silence

En pays déjà mort


Tu écris

Tu t’assourdis de mots

Pour tenter d’oublier

Le fracas d’un monde qui explose

Ne sachant plus compter ses victimes


Tu écris

Pour tenter d’endiguer ton inquiétude

Entre amour et désir

Tu ne sais rien de la vie

Alors l’amour se meurt

Faute de trouver les mots

Capables de l’entretenir


Tu écris pourtant

Tes mots sont de flamme

Tu allumes un feu pour réchauffer ton coeur

Que plus aucun autre ne vient bercer

Dans un infinie tendresse


Tu écris donc

Pour conjurer ce que certains nomment vieillesse

Qui n’est que chemin devenu trop étroit pour marcher du même pas

Que celle qui autrefois accompagnais les tiens

Quand elle savait encore marcher

Et te sourire au grand soleil des cimes


*


Arrivé à ce niveau d’abandon

Tu ne sais de quoi serait faite ta destinée

Tu ne trouves pas le temps de vieillir

Pas le temps d’imaginer 

Ce que les humains du commun

Nomment vieillesse


Juste tu entends leurs plaintes

Il semble que ce soit douloureux

Qu’être vieux relève de la pathologie

Tu ne sais pas

Tu en ignores les symptômes

Et puis tu rêves


Tu rêves de mains amoureuses

Qui viendraient alléger tes peines

Or à ce qu’il semble

Justement vieux ne rime pas avec tendresse

Pourtant


Pourtant tu as soif

Au crépuscule pluvieux

Tu restes avec celle-ci


Tu fermes les yeux

Des amours impossibles te rejoignent

Pour des sarabandes nocturnes

D’éternelle jeunesse



Xavier Lainé

12 octobre 2024