lundi 5 avril 2021

Rouge misère 7 (Nouveaux états chroniques de poésie - Volume 12 - Tome 3)

 




Parfois ma patience a des limites.

Parfois, à le devenir trop, il ne reste plus rien que silence.

Un silence devrait toujours nous rendre méfiants.

Tu ne sais jamais vraiment ce qui couve en dessous.

Ça monte des faubourgs.

C’est discret d’abord.

Ça se rumine sans rien dire.

On encaisse tous les coups.

On a un petit frémissement à chaque.

Mais on ne dit rien.

On ne desserre pas les dents.

Juste avant, on a faim, on a soif, on se culpabilise.

On ne s’en sort pas.

C’est une longue descente aux enfers.

On regarde passer les carrosses dorés.

On commence par se dire ne pas savoir y faire.

On ne sait pas.

On n’a jamais eu le bon mode d’emploi.

On trouve toujours plus miséreux que soi.

On pleure parfois, la nuit, surtout.

On pleure la nuit pour que personne ne nous voit.

On aimerait bien pouvoir se réjouir.

On ne peut pas.

Quelque chose se bloque au fond de la gorge.

Les mots parfois se perdent avant même d’être dits.

C’est ainsi pendant parfois des siècles.

On est toujours seul fasse à ce qu’on croit être un destin.

C’en est un en quelque sorte, on y croit.

Ils viennent avec leur goupillon nous faire gober la volonté divine.

On découvre qu’il n’est d’injustice que voulue par les hommes.


Xavier Lainé


8 mars 2021


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