mardi 20 avril 2021

Rouge misère 23 (Nouveaux états chroniques de poésie - Volume 12 - Tome 3)

 




Parce que la référence commune, n’est-ce pas, c’est 1789.

Or il y eut des jacqueries bien avant, une soif de justice, d’égalité et de démocratie bien antérieure.

Mais, pour beaucoup, dire 1789, c’est tout dire.


Ce ne fut qu’une grande contraction de l’histoire.

L’irruption massive de gens dont les intérêts n’étaient pas convergents, sinon pour un moment.

Robespierre et Babeuf l’avait bien senti.

Ils ont tenté d’aller plus loin, de dépasser ce que l’histoire pouvait accepter.

Ils furent pris au piège de leur croyance.

Plus rusés que les aristocrates arrivaient en masse pour accaparer la parole.

Les rouges de ce temps ont fini en fosses communes.


Communes, c’était leur idée.

Lutter pour le commun et s’appuyer sur le commun pour satisfaire les besoins essentiels de tous.

Un jour ça donnera le mot communisme, mais nous n’y sommes pas.

Le mot n’est resté qu’un mot, trainé dans la boue de l’histoire par les malveillants qui à chaque étape ont usurpé le pouvoir.

Pour eux, c’est une question de richesse privée.

Le commun est regardé comme le diable.

Ils vont à confesse et puis à la messe, et en sortant de l’office, ils trempent leurs pognes dans le sang commun.

Commun, commune : il leur faut extirper des esprits toutes velléités de partager pouvoir et richesses.

On va à la messe et à confesse, puis on tire dans le tas avec la bénédiction de l’église.

Puis on tire sur les cadavres fumants un drap de virginité.


Xavier Lainé


24 mars 2021


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