mardi 14 mars 2023

Homme (ou femme) mais humains (peut-être) 23

 



XL - Enigmatiques assises 1



L’Homme de février se réveille atterré : que peut-il bien se passer dans la tête d’un adolescent qui poignarde son professeur en plein cours ?

Quel est le système qui peut conduire à la multiplication des actes de barbarie ?


L’Homme de février voyage sur la toile.

Il contemple les scènes multipliées à l’infini qui réduisent l’humain à sa bestialité.

Scènes de violences banalisées.

Sexe à tout heure, le plus souvent dans le mépris des femmes.

Guerres et exactions considérées comme des fictions.

Déni perpétuel de réalité.

Enfants l’oeil rivé sur des écrans d’atrocités.


Le mal banalisé et le mépris généralisé.

Voilà le monde tel qu’il apparaît à l’Homme de février lorsqu’il se hasarde à sortir de sa niche de poésie et ses rêves d’amour tendre.


C’est dans ce monde là, où l’empathie est strictement combattue, l’individualisme monté en épingle, que les crimes peuvent se perpétrer sans vergogne.

Le mépris et l’insulte permanente établis en « bonne gouvernance » ne permettent plus de distinguer le bien du mal.

La violence généralisée en système de survie ouvre la porte au pire.


L’Homme de février pleure pour les victimes.

L’Homme de février voudrait voir l’Etat qui manipule les esprits avec cynisme condamné pour ses actes.

L’Homme de février rêve de la révolte qui mettrait bas un monde qui ne connait que domination et violence.


Mais l’Homme de février arrive lui au terme du voyage.

Il frémit pour ses enfants, petits et grands.

Il pleure sur son échec : ses rêves étaient bien différents de ce qu’il constate.


(23 février 2023 — 1 — 6h45)


*


L’Homme de février observe la violence d’un homme jeune, tout président qu’il soit, qui va devant « ceux qui se lèvent tôt » pour leur expliquer la nécessité pour eux de travailler quelques années de plus.

Cynisme et violence du propos quand on sait que cet homme là n’a jamais dû se lever tôt et aller travailler pour un salaire de misère.

Violence systémique, ancrée dans le paysage de la jungle néo-libérale qui cache bien mal sa philosophie néo-fasciste.


L’Homme de février refuse de comprendre un monde où chacun devrait tirer son épingle du jeu, y compris en écrasant tout ceux qui se mettraient en travers du chemin.

Corruption répandue à longueur de page des journaux.

Violence mafieuse érigée en principe de vie.

Ce monde là qui tue l’espace du vivant et cherche à avilir tout ce qui s’y oppose porte le rictus des années noires.

Racistes, xénophobes y prolifèrent à l’ombre de médias aux mains des oligarques qui tirent profit de la dérive.


Quelle morale expliquer à la jeunesse quand l’immoralité la plus sauvage se répand au sommet d’un Etat ?


(23 février 2023 — 2 — 8h38)


*


Voilà qu’une femme, une enseignante, meurt sous le poignard d’un élève.

Voilà que le cauchemar se renouvelle et dure.

Voilà que l’Homme de février aimerait que ça s’arrête, ce cycle infernal des violences aveugles, des misères répandues.


L’Homme de février se souvient avoir écrit qu’à répandre l’angoisse en trainée de pandémie, on récolterait un tsunami de symptômes.

L’Homme de février lit depuis des mois des rapports accablants, alarmants sur l’état de santé psychique de la jeunesse, frappée dans sa vitalité par les menaces et les enfermements.


L’Homme de février n’en peut plus d’observer ces individus sinistres (mais qui se proclament ministres), à l’origine du problème, qui s’en viennent offusqués sans croire un mot de ce qu’ils disent.


L’Homme de février voudrait déserter d’un monde où guerres, misères et absence d’avenir enferment la jeunesse dans une impasse.

Quand ils protestent, on les nasse : tout un symbole !


L’Homme de février observe les ego politiciens qui s’écharpent et se déchirent quand il faudrait qu’au nom de notre humanité commune, nous apprenions à ne plus accepter de vivre sous ce joug.


L’Homme de février voudrait trouver des mots d’espoir sous le ciel gris qui ne sait même plus pleurer.


(23 février 2023 — 3 — 16h33)


Xavier Lainé


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