dimanche 23 janvier 2022

Effeuiller les jours (Ou la vie sous contrainte) 16









C’est le jour où tu regardes les vagues déclenchées.

Le jour où tu contemples de ton lieu de solitude, les informations qui passent.

Les pays, selon Le Monde (qui est un journal sérieux comme on le sait), les uns après les autres battent des records de mortalité lié au virus dont je tairai le nom.

C’est possible, puisqu’ils le disent et que nul ne peut en vérifier l’exactitude.


C’est le jour où nul ne dit rien de ce que le capitalisme fait à la terre et aux vivants qu’elle a engendré, sans rien demander à personne, sauf information contraire.

Parmi ces vivants des bactéries qui nous offrent gratuitement l’oxygène et l’azote indispensables à notre survie.

Gratuitement tant que quelque félé du bocal ne vienne s’en attribuer droit de propriété et nous revendre l’air que nous respirons avec compteur Linky endogène pour en faciliter la facturation.

Au stade où nous en sommes du contrôle et des contrôleurs, et des contrôleurs pour surveiller ces derniers !


C’est le jour où tu observes avec quelle splendide indifférence vont la plupart, montrant sans sourciller leur passe-partout obligatoire, avec vue imprenable sur défuntes libertés fondamentales : celles qui font que vie serait possible sur terre qui la nourrit sans rien demander à personne.


C’est ce jour là que tu te réveilles avec amertume à la bouche.

Que tu vas ouvrir ta porte avec tes convictions de toujours chancelantes.

La privation de liberté, c’est comme un état d’ébriété, avec le plaisir de l’alcool en moins.


C’est le jour où tu aurais du en appeler à manifester mais t’en es abstenu : chacun après tout devrait savoir ce qu’il a à faire, non ?


Xavier Lainé



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