dimanche 22 août 2021

Pensées fragmentaires 3 : Lorsque tout n’est plus qu’éclat

 



JEAN LOUIS THÉODORE GÉRICAULT - Le radeau de la Méduse (Musée du Louvre 1818-19)



1. Et bien sur avec le soutien des médias du CAC 40, qui donc cherche à tirer bénéfice du soulèvement contre, de la résistance pour, des chamailleries infinies, grossies d'un flot d'insanités sur les pour, les contre, les hésitants ?

Le pervers narcissique aurait voulu jeter dans les bras de l'extrême droite les plus réticents qu'il n'aurait pas fait mieux.

A quelques mois de l'échéance présidentielle, on peut donc s'attendre à ce qu'il pousse les feux de sa perversité jusqu'au bout. Quitte à perdre, que ce soit pour porter à sa place plus pervers que lui et surtout, sauver les propriétaires médiatiques du CAC 40 qui ont tiré grand profit du COVID.

Et les imbéciles continueront à regarder le doigt tandis que le sage tentera encore de leur montrer la lune.

Tout ceci n'est plus seulement lassant, mais écoeurant : à se demander comment nous avons fait, en 1789, 1830, 1848, 1871, 1936, 1945 !

Vous ne pensez pas qu'il serait temps de faire usage du truc situé entre nos deux oreilles pour virer la clique qui ne cesse de nous manipuler ?

C'est dimanche, un petit vent frais avant la canicule annoncée, et la colère en dedans, je vous salue : continuez donc, le mur se rapproche !


2. ? Non, rien ! Vraiment rien ! 

Tant d'âneries répandues, tant de violences verbales, tant de comparaisons foireuses me semblent être la traduction (ou le symptôme) de quarante années de nivellement des esprits, de corrosion du sens critique, que rien, plus rien, nihil, je ravale mes colères, je fulmine dans le silence de mon antre poétique.

Continuez sans moi, je m'efface et prend de la hauteur, histoire de regarder de plus haut vers quel abîme l'immense majorité d'entre nous, hélas, dirige ses pas.

Ainsi va l'histoire que, parfois, on ne peut en ralentir au moins le cours.


Un léger gris souligne le ciel, martinets, mésanges et moineaux de ma génoise se font une grasse matinée. Je retourne au travail après une petite semaine de "vacance". Je m'interroge sur la place que pourraient encore avoir ici nos humanités.


3. Le charme du retrait et la perception du monde


Désormais, dire une parole contraire, c'est être voué aux gémonies des imbéciles. Alors pour marcher, penser, écrire du pas qui me convient sans risquer un flot de propos insultants par leur indigence et leur soumission, surtout en ces lieux où Big Brother veille, je n'écris plus rien.

Tous ceux qui écrivaient et qui sont adulés une fois six pieds sous terre n'allaient pas, dans des médias aux mains des capitalistes, donner des leçons au bon peuple considéré comme ignare par l'intelligentsia de leur époque.

Parfois, du fond d'un asile ou d'un bois, ils accomplissaient leurs oeuvres, sans même savoir qu'un jour ils seraient célèbres.

La gloire n'est pas dans l'immédiat d'un temps glauque. Il faut parfois savoir prendre de la distance, monter au sommet de la colline, contempler l'humanité en ses soubresauts pathétiques sous le joug des imbéciles dont l'esprit est réduit à un porte-feuille, pour écrire, paisible les mots décapants qui ne seront lus que bien plus tard, à titre d'oeuvre posthume.


4. J’écris et puis j’oublie


4 août 2020


Beyrouth : comme un horrible champignon qui s'élève au dessus du port, et puis les blessés par milliers, les morts...

Ainsi donc va ce monde qu'il ne laissera rien debout, semant ruine, larmes et deuils partout.

Mes pensées poétiques, qui sont de bien maigre secours vont aux amis libanais qui souffraient déjà de l'écroulement de ce monde. 

Quoi, toujours, de la souffrance ajoutée à la souffrance ?

Terriblement meurtri, ce soir.


4 août 2021


C'était hier. 

Que sont les promesses du gouvernement français devenues ? Ainsi vont les dirigeants de ce monde qu'ils saignent à blanc : ils se précipitent au chevet des morts et des blessés, font quelques beaux discours, puis s'en vont, fiers d'eux-mêmes et sans un regard. pour les sourdes plaintes qui demeurent puisque l'injustice du monde, ils en sont responsables.

Il nous reste, à nous, les pas encore tout à fait humains, à construire le monde que nous voulons sans eux, les dépourvois de toute humanité.

Notre monde n'a pas de frontières.

Notre monde ouvre grand les bras pour accueillir les déshérités, les privés de tout.

Notre monde construit pas à pas une grande symphonie d'amour qui ne sais pas compter.

Notre monde viendra, laissant les nihilistes et destructeurs de toutes obédiences où ils doivent être : dans les geôles de l'histoire.


5. Vivre courbés


Et tandis que munis du pass les soumis se réservent l'artificiel, dans les sous-sols et les sous-bois de défunte République, nous pouvons inventer un autre monde, un autre rapport à nous-mêmes et aux autres où l'humain sera roi, et la finance obsolète.


Xavier Lainé


Parfois, datés

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