jeudi 19 août 2021

Pensées fragmentaires 2 : L’oubli de soi n’est pas un altruisme

 



JEAN LOUIS THÉODORE GÉRICAULT - Le radeau de la Méduse (Musée du Louvre 1818-19)



1. Chacun pour soi et tout est perdu. De l'importance de réapprendre à vivre ensemble.


« Un professeur a donné un ballon à chaque élève, qui devait le gonfler, écrire son nom dessus et le lancer dans le couloir. Le professeur a ensuite mélangé tous les ballons. Les élèves ont eu 5 minutes pour trouver leur propre ballon. Malgré une recherche mouvementée, personne n'a trouvé son ballon. À ce moment-là, le professeur a dit aux étudiants de prendre le premier ballon qu'ils avaient trouvé et de le remettre à la personne dont le nom était écrit dessus. En 5 minutes, chacun avait son propre ballon.

Le professeur a dit aux étudiants: «Ces ballons sont comme le bonheur. Nous ne le trouverons jamais si tout le monde cherche le sien.  Mais si nous nous soucions du bonheur des autres ... nous trouverons le nôtre aussi. »


Dialogue


TR : Je vous cite : « Ces ballons sont comme le bonheur. Nous ne le trouverons jamais si tout le monde cherche le sien. Mais si nous nous soucions du bonheur des autres … »

C’est exactement pour cela que nous ne devons pas nous opposer aux vaccins contre cette pandémie, par le souci de l'autre, de nos ainés, de tous nos concitoyens, la vie est fragile et elle appartient à tous de la préserver, merci pour ce petit récit symbolique qui parle seul bien au-delà de votre position individualiste intenable malgré tout le respect que j'ai toujours eu pour vos écrits précédents.

XL : Excusez-moi mais je ne vous comprends pas. En quoi aurais-je une position individualiste ? Je ne cesse ici comme dans la vie (la vraie, pas le roman que certains s'inventent sous des noms d'emprunt) au contraire d'attirer l'attention sur le nécessaire soucis collectif.

Je ne cesse de dire qu'il ne s'agit pas d'être pour ou contre les vaccins, les masques ou je ne sais quoi : il s'agit de regarder en face dans quelle eau croupie le capitalisme nous fait vivre.

Il s'agit donc non de considérer les vaccins comme la seule issue mais aussi de commencer au moins à changer l'eau avant qu'il soit trop tard : cette position est bien plus collective que vous semblez le penser : arrêter les déforestations, en finir avec les élevages et cultures intensives, combattre et réduire toutes formes de pollutions, s'attaquer à la "pandémie" de pauvreté, refuser de continuer à enrichir cette poignée d'individus sans vergogne qui depuis un an et demi engrangent des profits honteux, en quoi serait-ce individualiste ?

J'observe que dans cette histoire, beaucoup de ceux qui se font vacciner pensent se protéger d'abord eux-mêmes, et refusent de voir la réalité en face : si rien n'est fait sur les sujets soulevés plus haut, demain vous verrez arriver bien d'autres bactéries et virus qui vous feront regretter celui-ci.

Je n'impose à personne de se faire ou non vacciner. Chacun doit pouvoir agir à sa guise selon les informations dont il dispose.

Je prétends que le vrai souci collectif est au-delà de ces misérables débats : c'est toute une philosophie de la vie en commun que les trans-humanistes au pouvoir nous imposent, en prétendant bien évidemment ne pas en déployer.

Leur seul but et de détourner l'attention sur le monde qu'ils nous préparent où les individus seront isolés, démunis, considérés comme des objets au service de leur capital.

Si vous considérez que défendre une autre philosophie de la vie et des communs que celle-ci est une opinion individualiste libre à vous, mais visiblement, nous ne sommes alors pas du même monde.

TR : Bonjour et merci pour votre réponse où je reconnais votre justesse habituelle d'analyse, je réagissais certainement un peu trop vivement à votre post abrupt qui m'apparaissait contradictoire avec celui de ce jour, je vous cite : : « Je ne refuse pas le vaccin : je refuse qu'au nom de mon choix je sois soumis à ou complice d'une discrimination liberticide... Ensuite libre à vous de vous disputer sur les détails lorsque l'essentiel est ailleurs, libre à vous d'accepter que votre poisson rouge soit vacciné et demeure dans une eau croupie. »

Votre réponse est éclairante et croyez bien que je partage cette vision collective mais celle-ci n'est pas celle de la foule qui aujourd'hui démunie de moyens de s'exprimer (voilà quelques décennies que les médias œuvrent efficacement à ce dénuement) réagit par la seule violence sur le terreau dangereux de l'ignorance et refuse pêle-mêle science et politique dans un rejet instinctif et aveugle. C'est aussi cela qui nous menace comme nous menace encore plus sûrement la catastrophe climatique que nous avons tous à des niveaux divers générée. Pour le reste rien n'a changé en ce monde d'un côté les puissants qui agrandissent chaque jour leur empire et de l'autre ceux qui tentent de survivre. Bien cordialement.

XL 1 : Lorsqu'un pouvoir quelle que soit sa couleur, joue la carte de l'ignorance et de l'absence d'esprit critique auprès de son peuple, il peut être assuré de récolter ce qu'il a semé : une violence croissante douée d'un aveuglement souverain.

Lorsque, en plus, la sphère médiatique use et abuse de la désinformation massive au lieu de cultiver l'intelligence, celle-ci ne fait qu'allumer la mèche.

Nous assistons à cette apothéose du chaos, de la négentropie dominante. Les lumières se sont éteintes si tant est qu'elles furent un jour vraiment allumées.

Bien rares sont les périodes de l'histoire où un peuple apprend à se soulever contre l'obscurantisme.

Et comme ces périodes de l'histoire sont singulièrement tues dans les discours et dans les esprits, voici qu'un peuple se cogne contre les murs dressés par ceux qui tirent profit d'un système qui montre chaque jour un peu plus ses limites.

Que jaillira-t-il de cette apothéose de nihilisme ? Bien fort qui saurait le dire. Il semble que nous devions nous cogner encore un moment ou être aveuglés trop souvent.

Hélas, à qui prend le temps de regarder, il est clair que dans cette guerre des plus riches contre les plus pauvres, les premiers aient l'avantage de la finance, les deuxièmes ne sachant comment structurer leur nombre pour faire pencher la balance de leur côté.

Ce qui se joue ici va bien au-delà d'un problème vaccinal. Lorsque nous serons tous les gendarmes de nos voisins, vivre sera tout simplement impossible.

D'autres pays en ont fait la triste expérience dans l'histoire. Elle s'est traduite en triste camps où des milliers de catalogués parias ou sous-hommes étaient purement et simplement éliminés.

Il serait souhaitable que nous nous arrêtions avant de renouveler ce genre d'expérimentation qui ne pourrait être que pire compte tenu des moyens techniques aujourd'hui entre les mains des vulgaires apprentis sorciers.

Mais que vaut une parole de poète dans ce cirque ?

C'est juste une goutte d'eau dans l'incendie qui nous guette !

XL 2 : Excusez-moi : mais je reprends vos premiers propos. La citation n'était pas de moi, je l'ai simplement trouvée assez juste.

Cependant, parfois l'injustice des lois nécessite que nous nous y opposions.

Ce qui est injuste aujourd'hui, ce n'est pas l'existence d'un vaccin, ce sont les profits qui en sont tirés, et la tentative perverse d'en imposer l'inoculation par des restrictions de liberté contraires aux droits de l'homme.

Comme je l'ai écrit en effet, je n'ai rien contre les vaccins, je n'ai rien pour non plus, pour la simple raison du doute qui demeure quant à leur bienfondé comme seule solution au problème posé.

Que je me fasse ou pas vacciner ne regarde que moi, et je refuse qu'au nom de ma décision quelle qu'elle soit, on jette les bases d'un monde qui ne fonctionne plus selon les règles d'une solidarité essentielle, mais en discriminant l'autre, vacciné ou pas (la discrimination des vaccinés contre les non vaccinés est aussi coupable que son inverse). Cette querelle n'est qu'un moyen de plus au service du pouvoir : en semant la discorde entre nous, il peut à son aise continuer à détruire des années de luttes pour inventer un monde à taille humaine. Son véritable objectif étant celui-là : je déplore, sans doute comme vous que tant ici et dans la "vraie" vie, tombent dans ce piège.


Porte ouverte sur le vide


2. Avec le pass sanitaire, la porte semble bien ouverte vers le pire.

Un pas a été franchi qui nous met au ban de la démocratie.

Ne serait-ce par la division qui semble être l'objectif premier de ses inventeurs, division qui laisse entrevoir la violence comme faisant partie du quotidien de tous, les uns crachant sur les autres au prétexte de leur propre illusion de « conformité sociale ».

Le problème n'est pas tant de manifester mais d'inventer les outils qui permettraient à tout un peuple de mieux comprendre les enjeux : la philosophie de ceux qui gouvernent consiste à exiger de nous une adaptation à leur monde sans humanité, en laissant pourrir sur le bord de la route, ceux qui refuseront de plier.

En ceci, nous sommes devant la même philosophie qui sous-tendait les acteurs des horreurs du siècle dernier.


Xavier Lainé


Toujours sans date

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